Sermons 2011

Le Califat et l’avènement des réformateurs en Islam | sermon du 10 juin 2011

Mosquée Bait-Ur-Rahman aux Etats-Unis
Le sermon du 10 juin 2011 de Hadrat Mirza Masroor Ahmad, Cinquième Calife de la Communauté Islamique Ahmadiyya, avait pour thème l’avènement des réformateurs (mujaddidine) en Islam.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) avait prophétisé que Dieu enverra des mujaddidine en Islam au début de chaque siècle et lors d’une classe avec des enfants Waqifine-Naw, un des participants a demandé à Sa Sainteté le Calife s’il aura d’autres réformateurs en Islam à l’avenir. Une telle question ne peut surgir à l’esprit d’un enfant, ce qui indique que d’aucuns s’interrogent à ce sujet dans certaines familles [ahmadies]. Il y a aussi ceux qui veulent troubler les jeunes en évoquant ce sujet et en les poussant à poser de telles questions.

Au cours de l’histoire de la Communauté Ahmadiyya, les hypocrites ont souvent abordé la question de la différence entre le califat et la mujaddadiya (l’avènement des réformateurs en Islam) en demandant si Dieu enverra d’autres réformateurs [après le Messie Promis (a.s)]. Feignant de vouloir apaiser leur soif de connaissance et usant de ruses et de subterfuges les fauteurs de troubles se plaisent à soulever de telles interrogations. Après brève analyse l’on comprend que leurs intentions ne sont pas innocentes et qu’ils veulent tout simplement semer la discorde au sein de la communauté. On en a fait le constat au cours du troisième califat quand certains ont fait du bruit à ce sujet. En tout cas, tous les Califes de la communauté ont amplement commenté à ce propos.

Dieu a promis à Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s), le Messie Promis (a.s) et Imam Mahdi, qu’Il soutiendra le califat qui lui succèdera. Dieu a mis fin à chaque campagne orchestrée par les semeurs de discorde et la majorité des ahmadis ne les ont pas suivis. La situation d’aujourd’hui n’est pas aussi navrante que celle qu’a vécue le troisième Calife, mais puisque l’on se pose ces questions ici et là il est important d’y répondre.

Le hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) est sans équivoque : il dit que Dieu enverra au début de chaque siècle une ou des personnes par qui se fera la renaissance ou le renouvellement de la foi. Le nombre de réformateurs apparaissant à la même époque n’a pas été précisé dans ce hadith. De surcroît, Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) l’a présenté pour soutenir ses propres déclarations. Il déclare à cet effet :

« … Dieu n’a pas traité ainsi l’Islam, car Il désirait que ce jardin soit verdoyant à tout jamais ; Il l’a arrosé au cours de chaque siècle afin de le préserver du dessèchement. Lorsqu’un homme de Dieu est venu pour la réforme, les ignares se sont dressés sur son chemin refusant âprement qu’il enlève les erreurs qui se sont glissées dans leurs traditions et leurs pratiques. Mais Dieu n’a pas abandonné sa sunnah même au cours de cette dernière ère, celle de la bataille ultime entre la direction et l’égarement. Ce 14e siècle [de l’hégire] a auguré le dernier millénaire et en constatant la décadence des musulmans, Il s’est souvenu de Son engagement et a amorcé la renaissance de l’Islam. Les autres religions n’ont pas bénéficié de cette renaissance après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Elles sont mortes et ont été dépourvues de toute spiritualité et sont entachées d’erreurs ; des erreurs qui ressemblent à cette crasse qui souille un vêtement usé qui n’a jamais connu la lessive. En raison de leurs désirs personnels, ceux qui sont dénués de toute spiritualité et dont la Nafs-e-Ammara ne s’est pas départie des vilenies d’une vie pécheresse, ont défiguré ces religions au point de les rendre méconnaissables. » (Lecture Sialkot, Ruhani Khazain, volume 20, pages 203 à 204)

Dieu a envoyé des réformateurs à différentes occasions au sein de l’Islam afin de perpétuer la lumière du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Ces ‘Awliya ont répandu l’éclat de la foi dans leurs cercles respectifs car Dieu désirait maintenir vivant l’Islam. Il n’a pas donné les mêmes garanties concernant les autres religions.

Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) n’est pas un simple réformateur ; il est aussi le Messie et le Mahdi, c’est pour cette raison que Dieu lui a conféré le statut d’un prophète. Il évoque ainsi l’importance de sa mission :

« La situation [du monde] est telle que la réforme est plus que nécessaire partout. Ainsi, Dieu a envoyé le mujaddid du 14e siècle [de l’hégire], celui qui porte aussi le titre de « Messie Promis » et dont l’avènement est attendu depuis fort longtemps. Tous les prophètes ont annoncé sa venue et les pieux d’antan désiraient vivre à son époque. » (Malfuzat, volume 5, page 82, édition de Rabwah)

Il n’y a pas de prophéties spécifiques concernant les réformateurs en général, sauf dans le cas du Messie Promis ; d’ailleurs les autres prophètes ont aussi annoncé sont avènement. Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) commente ainsi sur sa mission :

« Dieu m’a envoyé pour prêcher la vérité et pour [amorcer] la renaissance [de l’Islam] compte tenu de la situation du monde et du fait qu’il regorge de dépravation, de péchés et d’égarement. [Étant donné que] les gens de ce monde ont connu la fin du 13e et le début du 14e siècle de l’hégire, suite aux ordres [de Dieu], j’ai lancé l’invitation suivante à tous : « Dieu m’a envoyé au début de ce siècle pour le renouvellement de la religion et afin de rétablir la foi qui a disparu de la terre. » Étant soutenu par la puissance de Dieu je suis venu attirer les gens vers la réconciliation, la Taqwa et la droiture. Je suis venu afin d’enlever les erreurs qui ont trait à leur doctrine et à leurs actions. Quelques années plus tard les révélations de Dieu m’ont fait comprendre, sans l’ombre d’un doute, que je suis le messie qui a été promis à cet Oummah. Je suis le dernier Mahdi, celui qui est guidé par Dieu Lui-même, je suis venu [en raison] du déclin de l’Islam et de l’égarement général. Dieu a décrété que je sois celui qui doit présenter de nouveau les mets célestes, dont la bonne nouvelle a été annoncée 1300 ans auparavant par le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). » (Tadhkiratush-Shahadatain, Ruhani Khazain, volume 20, pages 3 à 4)

« Certes, un hadith authentique du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) annonce que Dieu enverra un mujaddid au cours de chaque siècle pour la réforme de cet Oummah et pour le renouvellement de sa foi. Néanmoins, il y a aussi la bonne nouvelle d’un éminent Mahdi qui viendra au début du 14e siècle [de l’hégire] ; les indications du Saint Prophète à ce sujet sont si nombreuses qu’aucun chercheur ne peut les rejeter. » (Nishan-e-Asmani, Ruhani Khazain, volume 4, page 378)

Le Messie Promis (a.s) affirme aussi que le califat ou la mujaddadiya du prophète Moïse (a.s) ont connu leur fin avec l’avènement de Jésus-Christ (a.s). Pour ce qui est de l’Islam, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a prédit que Dieu enverra au début de chaque siècle des réformateurs qui débarrasseront sa religion de toute innovation.

Les détracteurs du Messie Promis (a.s) lui ont demandé pourquoi n’y a-t-il pas eu de réformateur au cours du 14e siècle de l’hégire comme il y en a eu dans le passé. Il a répondu que personne d’autre ne s’y est déclaré mujaddid au cours de ce siècle. Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) est non seulement le réformateur du 14e siècle de l’hégire mais aussi le Messie et le Mahdi ainsi que le réformateur du dernier millénaire ; c’est pour cette raison d’ailleurs que Dieu lui a conféré le statut de prophète. Selon le Messie Promis (a.s) nous sommes en train de vivre les derniers mille ans de l’Adam de notre ère.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) avait prédit 1000 ans d’obscurantisme après lui ; s’en suivra l’avènement du Mahdi, celui qui aura pour tâche d’augurer la renaissance de l’Islam. Il y a eu au cours de ce millénaire qui a précédé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) de nombreux mujjaddidine (réformateurs) qui sont apparus çà et là dans le monde et qui ont illuminé leur région respectif.

Selon le Saint Prophète Muhammad (s.a.w), le Messie Promis (a.s) et l’Imam Al-Mahdi jouit d’un tout autre statut, car par son entremise Dieu allait rétablir le califat selon les préceptes de la Nubuwwah. Le Hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) à ce sujet se lit comme suit :

« Le prophétat (An-Nubuwwah) demeurera parmi vous autant qu’Allah voudra qu’il demeure ; puis Il l’enlèvera lorsqu’Il désirera qu’il soit enlevé. Ensuite il y aura le califat suivant la voie du prophétat, et celui-ci demeurera autant qu’Allah voudra qu’il demeure ; puis, Il l’enlèvera lorsqu’Il voudra qu’il soit enlevé. Ensuite il y aura une monarchie accablante, et celle-ci demeurera autant qu’Allah voudra qu’elle demeure ; puis Il l’enlèvera lorsqu’Il voudra qu’elle soit enlevée. Après cela, il y aura une monarchie tyrannique, et celle-ci demeurera autant qu’Allah voudra qu’elle demeure ; puis, Il l’enlèvera lorsqu’Il voudra qu’elle soit enlevée. Ensuite, il y aura le califat suivant la voie du prophétat. » Puis il se tut. (Masnad Ahmad bin Hanbal, Hadith ‘An Nu’man bin Bashir)

Une fois rétabli, ce califat suivant les préceptes de la Nubuwwah va œuvrer pour la renaissance et le renouvellement de la foi. Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) affirme que Dieu établira ce califat après lui : « et je suis une personnification de la Puissance Divine, et après moi d’autres viendront qui seront la manifestation de Sa Deuxième Puissance. » Il a ensuite illustré la forme que prendra cette deuxième manifestation en citant l’exemple de Hadrat Abu Bakr Siddiquera, le premier Calife du Saint Prophète Muhammad (s.a.w).

Dans les siècles à venir quelqu’un peut, suite aux ordres de Dieu, se proclamer mujaddid ; mais la condition sera qu’il devrait être le reflet du Messie Promis (a.s) et porter en lui les traits de la deuxième manifestation. Dieu peut aussi conférer le statut de mujaddid à un Calife au croissement de deux siècles et lui demander d’en faire l’annonce. Mais dans la plupart des cas on confère le titre de mujaddid à une personne après son décès. Tout Calife est un mujaddid parce qu’il a pour tâche de perpétuer les œuvres du prophète. Le titre de mujaddid ne confère aucune supériorité au Calife, car le califat a prééminence sur un statut d’un simple réformateur.

Le califat au sein de la communauté Ahmadiyya perpétue la mission du Messie Promis (a.s), et en plus des missionnaires, nombre d’ahmadis sont aussi en train d’accomplir cette tâche dans leurs cercles respectifs.

Dans le sous-continent indien l’on ne présente que 12 réformateurs en affirmant que ces derniers avaient pour tâche de réformer les musulmans du monde entier. Ce point de vue n’est pas partagé dans le monde arabe. Le deuxième Calife de la communauté Ahmadiyya dissipe en ces termes ce malentendu :

« On croit, à tort, qu’un mujaddid est envoyé pour que le monde entier. Ceci est faux, car Dieu envoie des mujaddidine dans chaque région et dans chaque pays ; mais les gens d’une nation donnée pensent que leur mujaddid est pour le monde entier. Puisque l’Islam est une religion sans frontières, il est important qu’il y ait des réformateurs dans différentes régions et dans différents pays. Sayyed Ahmad Brelvi était un réformateur, certes, mais il a été envoyé pour l’Inde, non pas pour le monde entier. Si l’on insiste sur le contraire, on doit se demander s’il a offert quelque direction aux Arabes, aux Égyptiens, aux Iraniens ou aux Afghans. Il n’a rien fait pour les habitants de ces pays ; mais si l’on étudie l’histoire de ces contrées l’on constatera qu’il y avait des gens qui étaient récipiendaires de révélations divines et qui ont guidé les habitants de leur pays ; ils étaient des mujaddidine dans leurs cercles respectifs. La seule différence est que certains mujaddidine étaient plus importants que d’autres. Les réformateurs apparus en Inde jouissent d’une autre importance parce qu’ils ont vécu dans le pays où allait apparaître le Messie Promis (a.s). Ils ont été ainsi les avant-coureurs de ce dernier. Ainsi nous n’affirmons pas qu’il y a eu des mujaddidine uniquement en Inde et que les autres pays en ont été dépourvus. Toute personne qui accomplit la tâche du renouvellement de la foi en ayant été récipiendaire de révélations, est un mujaddid spirituel. Toute personne qui accomplit quelque action pour la renaissance de l’Islam et des musulmans est un mujaddid ; elle peut être un réformateur spirituel ou pas. Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s) avait dit du roi Aurangzeb qu’il était un réformateur, néanmoins celui-ci n’avait jamais dit qu’il recevait des révélations. » (Tafsir Kabir, volume 7, page 199, édition de Rabwah)

Ainsi il peut y avoir à un moment donné plusieurs mujdadidine dans différentes parties du monde. Mais il ne peut y avoir qu’un seul Calife à un moment donné. Et le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) a conféré à ce califat un éminent statut en disant qu’il suivra les préceptes de la Nubuwwah. Le Hadith du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) sur les réformateurs se lit ainsi:

إن الله يبعث لهذه الأمة على رأس كل مائة سنة من يجدد لها دينه

« Dieu enverra dans cet Oummah au début de chaque siècle quelqu’un pour régénérer sa religion. » Le pronom relatif من (man) peut s’appliquer à une ou plusieurs personnes. Ainsi il peut y avoir au même moment un ou plusieurs réformateurs.

Si l’on met en juxtaposition ce hadith ainsi que celui dans lequel le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) annonce le rétablissement du califat, l’ordre suivant se présente à nos yeux : la nubuwwah, et ensuite le califat selon les préceptes de la nubuwwah. Après cela il y aura des monarchies tyranniques. Il n’y a pas eu de réformateurs au cours du premier siècle de l’avènement du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Après son décès il fut succédé par ses Califes bien guidés, ses compagnons étaient aussi présents au cours de ce premier siècle ainsi que les suivants de ses compagnons. Selon la prédiction, les réformateurs sont apparus cent ans après le Saint Prophète Muhammad (s.a.w). C’était là une prophétie concernant la fin du califat bien guidé ainsi que de l’émergence d’innovations au sein de l’Islam. Dans le hadith cité plus haut, le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) n’ajouta rien après avoir annoncé le rétablissement du califat selon les préceptes de la Nubuwwah après la longue période d’obscurantisme.

Les mujaddidine ont accompli leurs œuvres dans leurs cercles respectifs tant que le Messie n’était pas venu. Et l’avènement de ce dernier a auguré l’ère du Khilafat ‘Ala Minhaj Nubuwwah.

Dieu manifeste Son soutien envers le califat au sein de la Jama’at Ahmadiyya de diverses manières. Dans nombre de cas, dans des rêves Il a montré le Calife des personnes de différentes religions, ceux qui n’ont aucune relation avec lui. C’est en se cramponnant à l’institution du califat que l’on pourra aujourd’hui accomplir la tâche de la renaissance de la foi. De surcroît, le Saint Coran ne fait pas mention de mujaddid mais évoque le califat, comme dans le verset 56 du chapitre 24. Au lieu de spéculer sur l’avènement d’un réformateur à l’avenir il incombe aux ahmadis de renforcer leur certitude dans le Messie Promis (a.s) et de perpétuer sa mission.

L’on doit s’atteler à se réformer soi-même et ses enfants et de se protéger de toute innovation pernicieuse. La communauté Ahmadiyya est en train de diffuser le message de l’Islam grâce à des livres et par le biais de la MTA. Le Messie Promis (a.s) a certainement débarrassé l’Islam de toutes innovations et le Calife agit dans le même sens.

Un arabe avait récemment écrit au Calife l’informant qu’il était tourmenté par les pratiques des mollahs ainsi que leurs fatwas dénuées de tout bon sens. Il ne pouvait non plus accepter l’existence de Jésus-Christ (a.s) au ciel. Et c’est là qu’il est tombé par hasard sur la chaîne MTA ; et l’Ahmadiyya a dissipé toutes ses appréhensions et il s’est joint à la communauté.

Voilà la tâche accomplie par le Messie Promis (a.s) ; il est le réformateur de ce millénaire. Et il incombe aux ahmadis de le soutenir, lui et ses califes, et de transmettre au monde le trésor que Dieu lui a confié.

À la fin de son sermon, Sa Sainteté le Calife a annoncé le décès de M. Khairuddin Barus de l’Indonésie. Il avait embrassé l’Ahmadiyya en 1971 ; en 1977 il est parti au Pakistan pour ses études à la Jamia de Rabwah. De 1982 jusqu’à son décès il a travaillé comme missionnaire en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et en Papouasie Nouvelle-Guinée. Que Dieu exalte son statut et qu’Il accorde patience aux membres de la famille endeuillée.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce résumé)

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