Sermons 2015

Amour et affection du Messie Promis (a.s.) – sermon du 01-05-2015

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 01 mai 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

Le Mousleh Maw’oud (le Réformateur Promis et deuxième Calife de la communauté Ahmadiyya) tire des conclusions très subtiles quand il évoque des récits de la vie du Messie Promis (a.s.), des conclusions qui mènent le croyant vers les chemins véritables de la foi, lui permettant ainsi de connaître le vrai Dieu et la vraie religion.

Il commenta, dans un de ses discours, sur une partie du verset 256 du chapitre 2 où il est dit :

لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ مَنْ ذَا الَّذِي يَشْفَعُ عِنْدَهُ إِلَّا بِإِذْنِهِ

Allah déclare qu’Il est Le Maître [de l’humanité] : à Lui appartient tout ce qui est aux cieux et sur la terre. Comment oser choisir d’autres maîtres que Lui ? D’aucuns affirment qu’ils adorent Dieu et personne d’autre. Or, ils supplient des êtres autres qu’Allah, leur demandant d’exaucer leurs désirs, car, affirment-ils, ils sont proches de Dieu et intercéderont en leur faveur auprès de Lui.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) ajoute : « Allah affirme que personne ne pourra intercéder en faveur de quiconque sans Sa permission. A notre époque il n’y avait pas de plus grand homme que le Messie Promis (a.s.). Or, quand il pria pour la santé d’Abdur Rahim Khan il reçut la révélation qu’il ne survivra pas. Le Messie Promis (a.s.) se dit que Nawab Muhammad Ali Khan Saheb, le père du malade, était sur le point d’arriver à Qadian, laissant tout derrière. Craignant que la mort de son fils ne soit une épreuve, le Messie Promis (a.s.) implora Dieu et intercéda auprès de Lui pour son rétablissement.

Sur ce il reçut la révélation suivante : مَنْ ذَا الَّذِي يَشْفَعُ عِنْدَهُ إِلَّا بِإِذْنِهِ

« Qui es-tu pour intercéder sans Ma permission ? » Le Messie Promis (a.s.) jouissait d’un éminent statut : le monde attendait son avènement pendant ces 1300 dernières années. Or, quand il intercéda en faveur du malade Allah affirma que personne n’y est autorisé sans Sa permission.

Le Messie Promis (a.s.) raconte : « Cette révélation m’ébranla : je tremblais de tout mon corps et je sentais que j’étais sur le point de mourir. Ayant traversé cet état, Allah me permit d’intercéder en faveur d’Abdur Rahim Khan, qui recouvra la santé. »

C’était là une faveur divine : la prière du Messie Promis (a.s.) fut acceptée. Si Allah remit en question l’intercession d’une sommité de son envergure, quelle est l’importance de ceux qui, en ce monde, se croient supérieurs ? De quel prestige jouissent-ils pour oser intercéder auprès de Dieu ? Les hadiths déclarent que le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) n’intercédera [en faveur des croyants] qu’après en avoir reçu la permission divine. Imbécile est celui qui croit qu’il est à même d’intercéder en faveur d’un autre. Pareilles croyances erronées encouragent nos concitoyens à solliciter [les morts] sur leurs tombes, à commettre le shirk (polythéisme) et à adorer des saints. »

Allah informa le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) que seul pourra intercéder [auprès de Dieu] celui qui sera autorisé [à le faire].

D’ailleurs, à maintes occasions, Allah montra au Messie Promis (a.s.) les merveilles de Sa puissance. Le Mousleh Maw’oud (Réformateur Promis) raconte ceci  : « Mubarak Ahmad, le fils cadet du Messie Promis (a.s.), était souffrant et celui-ci passait des nuits blanches à son chevet. Moi-même je me couchais vers minuit à l’époque : que je sois endormi ou éveillé le Messie Promis (a.s.), quant à lui, veillait toujours sur le malade. Ces efforts provoquèrent chez lui une toux et sa santé se détériora. Étant donné que j’avais pour responsabilité de lui fournir ses médicaments, je me permettais de le conseiller sur sa santé et sur son alimentation.

Or, la toux du Messie Promis (a.s.) s’aggrava en dépit de la prise de médicaments prescrits par le premier Calife et ceux d’origine anglaise. C’était en 1907, et quand il entendit à propos de la santé précaire du Messie Promis (a.s.), Abdul Hakim l’apostat, prophétisa qu’il mourait de fièvre hectique. Nous ne voulions point accorder à Abdul Hakim l’occasion de se réjouir, mais la toux s’aggrava. Parfois le Messie Promis (a.s.) suffoquait tant que nous craignions qu’il cesserait de respirer. Durant ces jours, un ami visita Qadian et lui apporta quelques fruits. J’en présentai au Messie Promis (a.s.) : il me demanda de remercier le visiteur et prit probablement une banane. Étant donné que je lui administrais ses médicaments – ou peut-être pour me donner une leçon – le Messie Promis (a.s.) me demanda l’effet de ce fruit sur sa condition. Je répondis : « Ce n’est pas bon pour la toux. » Mais il sourit, éplucha la banane et en mangea. J’insistai que la toux était sévère et qu’elle s’aggravera. Le Messie Promis (a.s.) ne cessa de sourire et d’en manger. Dans ma sottise, je persistais mais le Messie Promis (a.s.) ne cessa de sourire. Il ajouta : « Je viens de recevoir la révélation que je suis guéri. » La toux cessa sur-le-champ tandis qu’il n’avait ni pris de médicament, ni de précaution alimentaire et qu’on avait, pendant un mois, tenter en vain de le guérir.

C’est là un signe de la puissance divine. Ne pas prendre de précaution alimentaire peut aggraver une maladie : on peut aussi en guérir en prenant des médicaments. Or, Allah peut, s’Il le souhaite, intervenir dans les affaires de l’homme. D’où la raison pour laquelle Dieu a fourni à l’homme l’arme de la prière : celui-ci doit se présenter devant son Seigneur, l’informant qu’il ne désire pas s’affranchir de Lui. « Je suis brisé par ma situation. Daigne Te soucier de moi ! », doit-il supplier. Constatant que l’homme Lui fait confiance et qu’il souhaite qu’Il prenne en main ses affaires, Allah manifestera Sa puissance en sa faveur.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) nous présente l’exemple de Lekh Raam afin de ranimer notre foi, nous expliquant ainsi qu’Allah peut rendre malade celui qui a les moyens de se préserver en bonne santé. Allah révéla au Messie Promis (a.s.) que Lekh Raam mourait le lendemain de la ‘Aïd avant que six ans ne se soient écoulés à compter de la date de la prophétie. Il n’est guère impossible d’assurer sa sécurité pour quelques jours pour une période de six ans. Et Lekh Raam avait la possibilité de prendre des mesures exceptionnelles à cet effet durant ces quelques jours. Mais en dépit de toutes ces précautions Allah accomplit la prophétie du Messie Promis (a.s.), alors que tous les évènements des jours précédents étaient défavorables à sa réalisation. Lekh Raam devait mourir le 6 mars. Le premier mars, le comité [de l’Arya Samaj] le somma de partir à Multan où il prononça quatre discours jusqu’au 4 mars. Par télégramme le comité lui demanda ensuite de partir à Sakhar : mais la peste sévissait dans la région et les Aryas Samajistes de Multan l’empêchèrent de s’y rendre. Lekh Raam se prépara pour se rendre à Muzaffar Ghar, mais il rentra, pour une raison inconnue, à Lahore dans l’après-midi du 6 mars. S’il n’était pas retourné ce jour-là la prophétie ne se serait pas réalisée. En dépit de l’occasion qu’il avait de séjourner à l’extérieur il regagna Lahore et fut tué à l’heure prédite. Cet exemple nous fait comprendre que la mort peut frapper en dépit d’une bonne santé et d’une bonne protection. Ainsi Allah s’immisce dans les affaires des hommes : Il manifeste Sa puissance à Son souhait et à Sa manière.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Nous avions un frère cadet du nom de Sahibzada Mirza Mubarak Ahmad Saheb, pour qui le Messie Promis (a.s.) avait une grande affection. Sa tombe se trouve à l’est de celle du Messie Promis (a.s.) à la Bahishti Maqbarah. Durant notre enfance nous eûmes le désir d’élever des poules : Mir Ishaq Marhoum Saheb, Mian Bashir Ahmad Saheb et moi-même nous en possédions quelques-unes.

Transportés par notre excitation d’enfants nous partions très tôt le matin au poulailler comparer le nombre d’œufs que nos poules avaient pondus. Mirza Mubarak Ahmad fut lui aussi pris par notre passion.

Or, un jour il tomba malade. Une vieille dame de Sialkot – que tout le monde l’appelait « grand-mère » – prenait soin de lui. La « grand-mère » disait que Mirza Mubarak était souffrant parce qu’il passait trop de temps dans le poulailler insalubre.

Quand le Messie Promis (a.s.) en prit connaissance il demanda à Hazrat Amma Jaan, son épouse, de compter le nombre de poulets, d’en offrir le prix aux enfants, de les égorger pour qu’on les mange. Le Mousleh Maw’oud (r.a.) a décrit en divers endroits, l’atmosphère qui régnait et l’état du Messie Promis (a.s.) après le décès de son fils bien-aimé. Il raconte : « Le Messie Promis (a.s.) avait beaucoup d’affection pour notre frère cadet. Quand il tomba malade, il prit soin de lui avec tant d’égards et d’attention que d’aucuns pensaient qu’il éprouverait une immense tristesse si jamais Mirza Mubarak Ahmad mourait.

Le premier Calife était un homme courageux et brave. J’avais pour responsabilité d’administrer à Mirza Mubarak ses médicaments et de prendre soin de lui. Le jour de son décès après la prière du matin j’accompagnai le premier Calife, le docteur Mirza Yacoub Beg, le docteur Khalifa Rashid-ud-Dine à la maison. Le Messie Promis (a.s.) informa le premier Calife que Mirza Mubarak Ahmad dormait et qu’il semblait aller mieux. Mais il vivait en fait ses derniers moments : sa tête était vers le nord et ses pieds vers le sud. Le premier Calife se mit à sa gauche pour tâter son pouls. Ne sentant rien il demanda au Messie Promis (a.s.) d’apporter du musc et plaça sa main tout près du coude du malade pour reprendre le pouls. Mais il ne sentit rien à cet endroit non plus. Il réclama encore une fois du musc au Messie Promis (a.s.) et plaça sa main sous l’aisselle du malade pour prendre son pouls. Ne sentant rien, la voix angoissée il supplia le Messie Promis (a.s.) d’apporter au plus vite du musc. Le Messie Promis (a.s.) était en train de chercher la clef pour ouvrir la malle où se trouvait le précieux produit.

En dépit de sa bravoure, les jambes du premier Calife se dérobèrent, il chancela et s’écroula au sol. Il croyait que le pouls battait tout près du cœur et qu’il pourrait ranimer le malade grâce au musc. Mais sa voix trahissait son désespoir. Quand le Messie Promis (a.s.) s’en rendit compte il laissa la malle et déclara : « Maulvi Saheb, peut être qu’il est déjà mort. Pourquoi étiez-vous si angoissé ? Il était un dépôt qu’Allah nous avait confié et Il l’a repris. Pourquoi s’en plaindre ? Vous croyez peut-être que la nouvelle de sa mort m’attristera en raison de tous les soins que je lui ai prodigués. J’avais pour responsabilité de le soigner et je me suis acquitté de cette charge. Il est décédé et nous devons nous satisfaire du décret de Dieu. »

Au lieu de chercher du musc le Messie Promis (a.s.) saisit sa plume et prit des cartes postales pour informer ses amis de la mort de son fils.

Le Messie Promis (a.s.) prodigua les conseils suivants : « Mirza Mubarak était un dépôt que Dieu nous avait confié et Il nous l’a repris. Il incombe au croyant de s’évertuer à aider les autres, sachant que ses services lui feront mériter des récompenses divines. Or, quand Dieu applique Son décret il ne faut point s’angoisser. Le croyant sait qu’il sera récompensé pour ses actes de bienfaisance, mais ceux qui se lamentent, souffrent à la fois en ce monde et dans l’autre. Qui est plus malchanceux que celui qui doit souffrir deux fois ? »

S’adressant aux ahmadis résidant à Qadian le Mousleh Maw’oud (r.a.) déclara : « Vous aviez vu à quel point le Messie Promis (a.s.) se souciait de la santé de Maulvi Abdul Karim et de celle de Mirza Mubarak Ahmad ? On aurait cru que, selon le Messie Promis (a.s.), le progrès de sa djama’at dépendait de la vie de ces deux personnes. Durant ces jours son seul souci était les soins et les remèdes qu’il pouvait offrir aux deux malades. Mais que se passa-t-il quand ils décédèrent ? Une transformation aussi soudaine que surprenantes opéra en sa personne.

Lui qui était si attentif à leur égard était souriant et radieux après leur décès quand il nous informa qu’Allah l’avait déjà averti à propos de leur destin.

Après le décès de Sahibzada Mirza Mubarak Ahmad Saheb le Messie Promis (a.s.) prononça ces paroles : « C’est là une épreuve de la part de Dieu. Les membres de notre djama’at ne doivent pas s’affliger quand frappent pareilles adversités. Dieu m’avait révélé que Mubarak Ahmad mourait durant son enfance. Il faut se réjouir de l’accomplissement de cette prophétie. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) soutient : « Si notre frère, notre fils ou un de nos proches décède suite à une prophétie divine, notre tristesse doit s’accompagner de la satisfaction de l’accomplissement de cette prophétie. Nous ne devons point nous réjouir de leur décès parce qu’ils nous sont étrangers  : ils sont [nos proches]. Or, c’est Dieu qui nous est le plus proche et il nous est impossible de cacher un signe divin.

Il nous incombe de montrer au monde ces deux vertus : d’une part de l’informer à propos de ce grand et puissant signe divin qui a pour vocation de prouver la véridicité du Messie Promis (a.s.) et d’autre part nous devons venir en aide aux sinistrés et aux blessés. Ceux qui décèdent de ces calamités sont les nôtres.

En effet, le Messie Promis (a.s.) avait prophétisé l’apparition de catastrophes qui seraient des signes de la colère divine. Nous devons expliquer aux autres que ces calamités prouvent la véridicité du Messie Promis (a.s.). Mais nous devons d’autre part aider les sinistrés et les blessés. Nous ne devons point nous réjouir du fait que ces victimes sont des signes. Ceux qui souffrent de l’apparition de ces signes méritent notre soutien : le monde saura d’une part que nous ne craignons pas ses reproches quand nous l’informerons des raisons de ces catastrophes et il saura d’autre part que personne ne se soucie plus que nous du sort des sinistrés. »

C’est pour cette raison que, par la grâce d’Allah, la djama’at Ahmadiyya, vient en aide aux sinistrés. Si nous faisons montre de ces deux vertus Dieu manifestera Ses deux puissances en notre faveur : l’une céleste et l’autre terrestre.

C’était là quelques aspects de la vie du Messie Promis (a.s.) : il était très attentif quant à la santé de son fils et de son ami. Mais quand le décret divin s’est accompli [la mort de ces derniers] ne l’ébranla point. Les membres de la djama’at doivent se tourner vers Dieu et se soucier de leur objectif principal qui n’est rien d’autre que la quête de Son plaisir. Quand Ses prophéties se réalisent, il faudra en tirer satisfaction et s’évertuer à aider l’humanité quand elle est en détresse.

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Le Mousleh Maw’oud (r.a.) décrit ici bas l’intelligence de Mirza Mubarak Ahmad Saheb. Il relate : « Ceux qui vécurent à cette époque connaissaient la grande affection qu’éprouvait le Messie Promis (a.s.) à l’égard de Mirza Mubarak Ahmad. Cet amour avait plusieurs raisons. Premièrement, Mirza Mubarak Ahmad était frêle de nature et tombait souvent malade, d’où les soins particuliers qu’on lui prodiguait. Il est tout naturel de s’attacher à celui qui reçoit tant de soin de notre part. De surcroît Mirza Mubarak Ahmad était très intelligent et perspicace en dépit de son jeune âge et d’être notre cadet. Le Messie Promis (a.s.) l’aimait beaucoup parce qu’il était très intelligent. À sept ans il composait déjà des vers qui rimaient. Il avait aussi une très bonne mémoire. Le Messie Promis (a.s.) composa un long poème et il nous demanda de chercher des avant-dernières syllabes qui rimeraient avec la dernière qui était « yehi hai ». Ce fut Mirza Mubarak Ahmad qui en trouva le plus et d’ailleurs ses syllabes fort à propos. »

Ensuite le Mousleh Maw’oud (r.a.) nous explique qu’il est essentiel de rendre service à l’humanité car c’est là une manière de refléter la Rabboubiyyah (la suzeraineté) de Dieu. Il raconte à cet effet : « Il est une scène que je n’oublierai jamais. J’avais environs seize ou dix-sept ans quand notre sœur âgée de quelques mois décéda. Nous l’avions enterrée dans le cimetière que les Ahrar interdisaient aux ahmadis. Après la prière funéraire le Messie Promis (a.s.) porta sa dépouille. Un certain Mirza Ismail Beg Saheb, qui vendait du lait [à Qadian] lui proposa de la porter. Le Messie Promis (a.s.) lui répondit : « C’est ma fille. » C’est-à-dire le dernier service qu’il puisse lui rendre est de la porter en personne.

L’on peut déduire de cet incident que le croyant doit se faire la manifestation de l’attribut Rabbul ‘Alamine. Pour se faire nous devrons rendre des services d’ordre matériel à la création. Le croyant sera le reflet de l’attribut Malik de Dieu quand il offrira tous ses biens au service de la foi et pour diffuser le message de l’Islam. Or, pour être le reflet de l’attribut Rabbul ‘Alamine il devra user de ses mains et servir les pauvres. »

Ainsi le croyant ne doit pas se contenter d’aider ses proches : il doit aussi servir les autres, ceux qui lui sont étrangers. Pareille solidarité forge des liens entre les peuples. Si tous les membres de la société suivaient ce conseil, le monde serait un lieu où il ferait bon vivre.

A la lumière du récit suivant le Mousleh Maw’oud (r.a.) démontre la conviction que le Messie Promis (a.s.) avait en l’exaucement de ses prières et en sa véridicité [en tant qu’envoyé de Dieu]. Il y avait un contentieux entre les ahmadis de Kaphurtala et d’autres musulmans à propos d’une mosquée. Le juge chargé de l’affaire était hostile à l’égard des ahmadis. Ces derniers, tout anxieux, firent une requête de prière au Messie Promis (a.s.). Celui-ci leur répondit : « Si je suis véridique la mosquée sera vôtre. » L’hostilité du juge n’avait pas baissé d’un cran : il avait déjà rédigé un verdict qui était défavorable aux ahmadis. Le lendemain il décéda d’une crise cardiaque pendant que son domestique lui faisait porter ses bottes avant qu’il ne se rende au tribunal. Un autre juge s’occupa de l’affaire : il abrogea la première décision et rendit un verdict en faveur de la djama’at.

C’était là un signe grandiose pour les ahmadi de Kaphurtala : leur foi atteignit le firmament. Ainsi, Allah, par l’entremise de ses prophètes, informe les hommes à propos de l’invisible. Quand elles se réalisent ces prophéties renforcent la foi des croyants. C’était grâce à ces nouvelles de l’invisible que les premiers musulmans avaient une si grande conviction dans le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) qu’ils ne craignaient point la mort. Les autres pleurent en voyant la mort en face. Le compagnon qui offrit gaiement sa vie dans la voie d’Allah annonça quant à lui : « Par le Dieu de la Ka’aba ! J’ai réussi ! »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte ci-dessous l’accomplissement instantané d’une vision du Messie Promis (a.s.). En effet, certaines visions [des prophètes de Dieu] sont si évidentes comme le soleil en plein jour qu’elles ne requièrent aucune interprétation. Le Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte :

« Un jour le Messie Promis (a.s.) vit dans une vision que [son fils] Mubarak Ahmad avait chuté tout près d’un lit et qu’il était grièvement blessé. Pas trois minutes ne s’étaient écoulées après cette vision que Mubarak Ahmad, qui était tout près du lit, glissa et se blessa grièvement : ses vêtements étaient tout recouverts de sang. »

Décrivant la population de Qadian, sa croissance et le progrès de la djama’at, le deuxième Calife affirme : « Il fut un temps quand le Messie Promis (a.s.) était seul. Or, des milliers de personnes se joignirent à lui, tant et si bien que ses disciples se comptent aujourd’hui en centaines de milliers. Il fut un temps où il n’avait aucun disciple dans le Pendjab. Aujourd’hui on trouve des ahmadis non seulement en Inde mais sur tous les continents. S’il est vrai que personne n’accepte le Messie Promis (a.s.) d’où vient alors toute cette multitude ? »

Par la grâce d’Allah aujourd’hui le nombre d’ahmadis ne cesse de croître dans sur tous les continents.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) ajoute : « Qu’en est-il aujourd’hui ? Parmi ceux qui sont assis devant moi combien ont accepté le Messie Promis (a.s.) au début de l’histoire de la djama’at ? Peu ont vu, en personne, le visage du Messie Promis (a.s.). La majorité a dû se contenter de sa photo.

D’aucuns l’on peut-être vu en personne, mais n’ont pas profité de sa compagnie. Très peu l’ont écouté directement : peut-être qu’une douzaine parmi ceux qui sont présents [aujourd’hui]. Mais d’où venaient toutes ces personnes ?

Ma naissance et le début de la bai’ah eurent lieu à la même époque. Quand j’avais atteint l’âge de la conscience on avait déjà prêché, pendant plusieurs années, le message de l’Ahmadiyya. Or, aussi longtemps que je puisse m’en souvenir, seul Hafiz Hamid Ali Saheb accompagnait le Messie Promis (a.s.) lors de sa marche.

Tout enfant, j’insistai un jour que je voulais l’accompagner. Il traversa un coin [de Qadian] où il n’y avait, à l’époque, que des roseaux : ils s’y trouvent maintenant la Talim Ul Islam High School et le pensionnat. Après avoir fait quelques pas je commençai à me plaindre de la fatigue : le Messie Promis (a.s.) et Hafiz Hamid Ali me portèrent à tour de rôle. Je me souviens de cette scène aujourd’hui encore. Certes à l’époque le Messie Promis (a.s.) s’était déjà proclamé envoyé de Dieu mais il n’avait presque aucun suivant. Peu de gens visitaient Qadian. Mais aujourd’hui, en 1937, la situation est telle que nous exigeons à ceux qui désirent s’établir à Qadian de nous en demander, au préalable, la permission. Si jamais quelqu’un s’établit à Qadian sans autorisation, il sera contraint de partir d’ici. »

C’est là un récit qui renforce notre foi et notre conviction : qu’Allah les renforce davantage et que nous puissions servir la djama’at.

Après la prière de Jummah, je dirigerai la prière funéraire de Mme Nasim Mahmood Sahiba épouse de Sayyid Mahmood Ahmad Shah de Karachi. Agée de 58 ans, elle est décédée le 27 avril 2015 des suites d’un cancer. Le père de la défunte avait embrassé l’Ahmadiyya en 1953, durant les premières émeutes anti-ahmadis. C’est ainsi que l’opposition contre la djama’at permet à d’aucuns de connaître la vérité. Malik Mohammad Rafiq, le père de la défunte, servait dans l’armée de l’air du Pakistan.

Lors des troubles de 1953 il voyagea dans le même train que des mollahs entre Lahore et Karachi. Ils clamaient qu’ils partaient accomplir le djihad et qu’ils allaient débarrasser le pays tout entier d’ahmadis. Quand le receveur du train vint vérifier les billets hormis Malik Mohammad Rafiq et l’officier qui l’accompagnait, aucun des mollahs n’en n’avaient achetés et ils voyageaient tous gratuitement. Malik Mohammad Rafiq se dit que si leur djihad était sincère ils n’auraient pas causé tant de pertes à l’état. Les mollahs d’aujourd’hui causent encore de plus grandes.

Quand Malik Mohammad Rafiq arriva à Karachi il demanda à son officier s’il y avait des ahmadis dans son unité. Il en trouva un qui lui fournit les informations nécessaires et c’est ainsi qu’il embrassa l’Ahmadiyya.

Nasim Mahmood Sahiba, la défunte, travaillait dans l’enseignement depuis 1987. Elle a aussi servi à de nombreux postes au sein de la djama’at depuis 1997 jusqu’à son décès, dont celui de Sadr de la Lajna Imaillah [de son quartier] entre 1997 et 2005 et entre 2007 et 2013. Elle était mousia et laisse derrière lui son mari, Sayyed Ahmad Shah, deux fils, qui sont missionnaires, et deux filles.

Hafiz Sayyid Shahed Ahmad Saheb, son fils aîné, sert la djama’at au Nigeria et Hafiz Sayyed Mashood Ahmad travaille au sein de la Jamia Ahmadiyya du Royaume Uni.

La défunte et son mari avaient encouragé leurs fils à mémoriser le Saint Coran afin de servir la cause d’Allah. Ils ont tout deux étudié à la Jamia [de Rabwah].

Hafiz Sayyed Mashood Ahmad raconte : « Notre mère faisait primer la spiritualité sur toute autre chose. Dès notre tendre enfance elle nous expliqua que nous devrons consacrer notre vie au service de la religion. Avant de nous coucher elle nous faisait réciter des prières et priait pour nous. Elle récitait tout particulièrement les vers dans lesquels le Messie Promis (a.s.) priait en faveur de ses enfants. Elle me disait toujours que mon frère aîné sera missionnaire et que je devrais partir à Rabwah pour mémoriser le Coran. Quand nous étudiions à la Madrasatul Hifz, elle venait tous les mois à Rabwah en train de Karachi. Ces voyages à l’époque n’étaient pas de tout confort. Elle nous faisait réviser la partie du Coran que nous avions mémorisé, lavait nos vêtements et les repassait. Après nous avoir servis pour un jour, elle retournait à Karachi le lendemain, où elle travaillait dans l’enseignement. »

Hafiz Sayyed Mashood Ahmad Saheb était au Pakistan quand elle est tombée malade mais n’a pas pu s’y rendre pour ses funérailles. La défunte lui disait : « J’ai toujours demandé à Allah de faire en sorte que je ne sois pas une épreuve pour mes enfants qui ont dédié leur vie (pour sa cause). »

La défunte aidait tous ceux qui, apparentés ou pas, rencontraient des difficultés à marier leurs filles. Par la grâce de Dieu elle avait une grande sympathie pour la Jama’at et les ahmadis, une sympathie qu’elle éprouvait uniquement pour la cause d’Allah.

Qu’Allah exalte son statut et qu’Il fasse que ses enfants puissent perpétuer ses œuvres et profiter de ses prières.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication de ce sermon)