Sermons 2015

Evitez le doute et les soupçons – sermon du 22-05-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 22 mai 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

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[Dieu déclare dans le Saint Coran] : « Ô vous qui croyez ! Evitez de vous adonner à trop de soupçons ; car dans certains cas le soupçon est un péché. » (Saint Coran, chapitre 49, verset 13)

Le Messie Promis (a.s.) affirme à ce propos : « La discorde résulte des soupçons odieux de l’homme et de ses doutes. Or, s’il a confiance en autrui il aura l’occasion d’accomplir quelque [bonne] œuvre. L’erreur commise à la première étape rend difficile le parcours jusqu’à la destination. »

« Le soupçon est un mal immense qui prive l’homme des bonnes œuvres. Ses soupçons augmentent jusqu’au jour où il commence à douter de Dieu. »

« Nous ne pouvons lire le cœur d’autrui : tentez d’imaginer ses sentiments est un péché. On est pire que l’autre dès qu’on le croit méchant ; attribuer hâtivement des intentions blâmables à autrui est condamnable. S’imaginer qu’on connaît les intentions d’autrui est une démarche risquée, car nombre de peuples en payèrent les conséquences. Ils eurent des soupçons à l’égard de leurs prophètes et de leurs proches, avant d’en entretenir à l’égard de Dieu. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) a évoqué, à la lumière des récits du Messie Promis (a.s.), ceux qui entretenaient des doutes à propos des prophètes et des membres de leurs familles. D’ailleurs, au cours de son Califat, le Mousleh Maw’oud (r.a.), en personne, a été la plus grande cible de ces attaques. Il raconte : « Allah m’a élu Calife et m’a toujours soutenu. Hormis un aveugle, personne ne pourra contester ce soutien divin. Condamnez-moi et jaugez ensuite le résultat de vos attaques. Le Messie Promis (a.s.) avait interdit à ses accusateurs de contribuer un seul centime dans les fonds de la djama’at : celle-ci n’en subira aucun préjudice, leur avait-il assuré.

D’aucuns accusaient le deuxième Calife d’avoir détourné les biens de la djama’at. Leur imposant la même sanction, il déclara à l’endroit de ses détracteurs : « Je n’ai point l’habitude de tenir des propos durs. Or, s’il vous reste une once de bienséance n’offrez pas un clou à la djama’at et voyez si elle progresse ou pas. De l’invisible, Allah viendra à mon secours. De l’invisible, Il inspirera des gens sincères et fiers de sacrifier leurs biens pour la communauté. Ignorez-vous que Dieu avait permis au Messie Promis (a.s.) d’enterrer son épouse et ses cinq enfants à la Bahishti Maqbarah sans faire la Wassiyah ?

Ceux qui critiquent cette décision sont des hypocrites. Si nous sommes de ceux qui détournent les biens d’autrui, pourquoi Dieu nous aurait-Il distingués des autres et accordés cette permission ? Celui qui s’attaque à nous, s’attaque au Messie Promis (a.s.), et au final il s’attaque à Dieu. [Dans un rêve] le Messie Promis (a.s.) vit des tombes d’argent dans son verger et un ange l’informa que c’étaient celles de ses proches. C’est pour cette raison qu’une partie [de la Bahishti Maqbara] a été réservée à lui, son épouse et ses enfants. Certes ce rêve n’a pas été consigné en écrit, mais je me souviens des dires du Messie Promis (a.s.) à ce propos. Dieu nous a façonné des tombes en argent pour répliquer à nos accusateurs : « Vous les reprochez d’avoir détourné les biens de autres ? Nous ferons d’eux des sources de faveur pour les autres même après leur décès. Ainsi Allah transformera le sol qui accueille nos dépouilles en argent et réduira votre argent en poussière. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) dit : « Les hypocrites s’adonnent à des critiques sournoises. C’est pourquoi j’ai tout dévoilé au grand jour, quoique je suis fort gêné de divulguer la somme que j’ai contribuée pour la cause de Dieu. »

Au cours de son Califat, le deuxième Calife a subi les attaques de ses détracteurs et des hypocrites. Quoiqu’ils émettent ces critiques aujourd’hui encore, à l’époque du deuxième Calife, elles étaient des plus virulentes.

Il ajoute : « J’étais contraint de répondre à cette attaque. La somme contribuée par mes proches est cinq fois supérieure à celle qu’on m’accuse d’avoir détournée. Aucune personne saine d’esprit n’affirmera que nous avons offert cinq fois plus afin de détourner un cinquième de notre contribution. Ceux qui émettent pareilles critiques doivent craindre Dieu et se réformer avant qu’ils ne perdent leur foi, ne deviennent athées et des apostats. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) ajoute : « Ceux qui ont abandonné la djama’at avaient l’habitude d’entretenir des soupçons à l’égard de leurs frères. Au final, ils ont accusé le Messie Promis (a.s.) d’avoir détourné les fonds de la communauté pour son usage personnel. Quand, vers la fin de sa vie, le Messie Promis (a.s.) eut vent de ces accusations, il affirma : « Ils pensent que j’utilise, à des fins personnelles, les fonds destinés à la Langar (cuisine communale). Or, ils ignorent que je puise de mes fonds personnels pour combler ses dépenses. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) ajoute : « Je remettais au Messie Promis (a.s.) les mandats postaux qu’on lui envoyait : les contributions pour la cuisine étaient insuffisantes. Le Messie Promis (a.s.) disait que s’il confiait l’administration de la cuisine à ses détracteurs ou aux responsables de l’Anjuman, ils ne pourront jamais couvrir ses frais. Ceux qui se croyaient de grands gestionnaires ont payé le prix de leurs soupçons : les comptes de l’Anjuman et de la cuisine ont été, pendant longtemps, dans le rouge. »

Or, le Messie Promis (a.s.) avait aussi prié en faveur de sa djama’at. L’aisance financière de celle-ci est le résultat de ses prières et des promesses divines et non les fruits des efforts de quelques individus. Aujourd’hui la cuisine du Messie Promis (a.s.) tourne dans le monde entier, par la grâce d’Allah.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) relate un récit ayant trait à la spiritualité, la vie des prophètes et la situation de leur communauté après leur décès. Quand survient la décadence spirituelle, Dieu envoie Ses messagers pour ramener les hommes sur le droit chemin et les mener vers les sommités de la spiritualité. Quand le nombre de disciples du prophète augmente ils connaissent le progrès spirituel et temporel. Or, leur avancée matérielle prend plus d’ampleur après le départ du prophète. La vie des envoyés d’Allah et l’histoire de la djama’at du Messie Promis (a.s.) en sont témoins. L’on ne pourra maintenir, après le décès du prophète, le même niveau de progrès spirituel existant durant sa vie. Certes, suite aux promesses divines leurs communautés progressent matériellement, mais la spiritualité en pâtit.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) déclare à cet effet : « La nuit spirituelle survient immédiatement après le décès du prophète. Cet événement annonce aussi le succès matériel, dont les indices sont immédiatement visibles après son départ. L’époque du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.), de Jésus, de Moise, et du Messie Promis (a.s.) en sont témoins. Lors de sa dernière Jalsa Salana, le Messie Promis (a.s.) sortit un jour pour sa marche. Il passa tout près d’un banian où se trouvait une foule d’ahmadis. Il déclara : « On dirait que ma mission est accomplie : je commence à voir les signes du succès et de la victoire. Dieu a fait progresser l’Ahmadiyya à grands pas. Sept cents personnes sont aujourd’hui présentes pour notre Jalsa. Ce grand succès annonce la fin de ma mission. Personne ne pourra, à présent, anéantir l’Ahmadiyya. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) ajoute : « Voilà la confiance et la certitude qu’il avait en Dieu. Voyant sept cents ahmadis réunis pour la Jalsa il affirmait que personne ne pourra détruire sa communauté. Aujourd’hui, par la grâce d’Allah, l’Ahmadiyya est présent partout dans le monde. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) relate : « Le Messie Promis (a.s.) était fort inquiet quand les dépenses de la cuisine montèrent en flèche suite au nombre croissant d’invités à Qadian. Or, aujourd’hui un seul ahmadi pourra couvrir toutes les dépenses de la cuisine.

Beaucoup d’ahmadis se réfugièrent à Qadian après avoir entendu la prophétie du Messie Promis (a.s.) sur un séisme imminent. Celui-ci en personne et ses disciples logèrent dans des tentes érigées dans son verger. Un jour le Messie Promis (a.s.) informa ma mère que les caisses de la cuisine étaient vides et qu’il serait contraint d’emprunter de l’argent.

Or, il retourna tout souriant après la prière de Zuhr. Il relata à ma mère [la raison de sa joie] : « En dépit d’avoir vu d’innombrables signes divins, l’homme doute toujours de Dieu, dit-il. Je croyais devoir emprunter de l’argent pour faire tourner la cuisine communale. À la mosquée un individu portant des vêtements tout sales me remit un petit paquet. Je le croyais lourd en raison des pièces qu’il contiendrait, estimant que la somme serait modique. Quand je l’ai ouvert à la maison, il en est sorti plusieurs centaines de roupies ! »

Comparée aux contributions d’aujourd’hui cette somme était tout à fait insignifiante. [Or,] si aujourd’hui on offre à [ahmadi] de vivre un jour de l’époque du Messie Promis (a.s.), à condition qu’il couvre les dépenses d’une journée de la cuisine, il répliquera qu’il sera prêt à la financer pour une année entière [afin de bénéficier de cette faveur]. Mais aujourd’hui, personne ne connaîtra ce qu’ont vécu les compagnons du Messie Promis (a.s.), eux qui ont consenti à des sacrifices en son temps. Certes, les contributions ont augmenté, mais l’époque du Messie Promis (a.s.) avait une tout autre importance.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Une note en marge de ma copie du Saint Coran décrit à merveille les sentiments de ceux qui connurent l’époque du prophète. [À côté du] mot Salamun de la sourate Al-Qadr, j’avais noté : « Aah ! L’époque du Messie Promis (a.s.) ! Nous étions peu nombreux, mais la paix régnait ! » Certes Dieu nous a accordé de grands succès par la suite, mais ils ne peuvent égaler le temps du Messie Promis (a.s.). »

Aujourd’hui notre message reçoit une grande couverture : il parvient jusqu’aux oreilles de grands hommes politiques et des Etats. La situation financière de la djama’at est bien meilleure. Les cotisations d’un seul ahmadi d’aujourd’hui dépassent toute la somme collectée en un an, voire deux ans du temps du Messie Promis (a.s.). Or, notre époque n’est point meilleure que celle du Messie Promis (a.s.). Toutefois, nous pouvons encore profiter de ses prières si nous engendrons en nous l’ardeur et le zèle qui nous poussera à parachever sa mission. Pour ce faire nous devons progresser dans la spiritualité qu’il avait engendrée en ses compagnons.

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Les nouveaux venus, ou ceux qui étaient très jeunes à l’époque, ne peuvent imaginer l’amour des compagnons à l’égard du Messie Promis (a.s.). Dieu m’a doué d’un cœur sensible à ces émotions dès ma tendre enfance, me permettant de juger leur affection pour leur maître. Après son décès, ils n’avaient aucune joie de vivre, le monde n’avait plus attrait à leurs yeux. Le premier Calife était très stoïque : il ne laissait jamais transparaître sa tristesse ou ses soucis. Or, en nombre d’occasions, quand j’étais seul avec lui, il me disait : « Mian, depuis la mort du Messie Promis (a.s.) je ressens en moi un vide. Cette vie est morne à mes yeux. En apparence je vaque à mes occupations parmi les hommes, mais pour moi ce monde est sans attrait. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « J’ai aussi vu l’amour et l’affection des autres compagnons à l’égard du Messie Promis (a.s.). Après le décès de celui-ci ils n’avaient plus goût à rien. Ils désiraient mourir pour aller à sa rencontre. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) a prodigué des conseils aux employés de la djama’at : ils concernent en particulier ceux qui habitent ces sociétés affectées par la cherté de la vie et la pauvreté.

Le deuxième Calife déclare : « Au lieu de demander le soutien [financier] de l’Anjuman, [le conseil administratif de la djama’at], c’est Dieu qu’il faut implorer à l’aide. »

Le Messie Promis (a.s.) était très sensible au froid et il prenait du musc pour se réchauffer. Un flacon de ce produit onéreux qu’il avait dans la poche lui suffisait pour un an ou deux. Le Messie Promis (a.s.) raconte : « Tant que j’en consommais sans regarder le flacon, Dieu bénissait son contenu. Dès que je le regardais le musc s’épuisait. »

Le Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Dieu pourvoit à Ses serviteurs de l’invisible : les méthodes qu’Il utilise sont fabuleuses. Demandez à Celui dont le trésor est inépuisable. Pourquoi solliciter la communauté, qui n’a pas les moyens d’augmenter votre salaire ? D’ailleurs elle n’a pas d’autres revenus que les contributions de ses membres. Adorez Allah et Il pourvoira, de l’invisible, à vos besoins. »

D’aucuns affirment qu’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts là où le coût de la vie est cher. Je suis au courant que c’est le cas au Pakistan et en Inde : les salaires des employés de la djama’at leur suffisent à peine. Or, la communauté leur fournit, dans la mesure de ses moyens, toutes les facilités possibles. Ils doivent aussi regarder ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté, ceux qui n’ont pas les moyens de se faire traiter ou de soigner leurs enfants. C’est en Dieu qu’il faut placer sa confiance : il faut Le remercier et Lui demander de combler ses besoins au lieu de se tourner vers les autres.

Le deuxième Calife raconte : « Le Messie Promis (a.s.) avait fait des centaines de prophéties : elles se sont réalisées, prouvant ainsi sa véridicité. À titre d’exemple, dans sa prophétie [du Réformateur Promis] il déclarait que je posséderai « grandeur, éminence et richesses ».

Quelle était la valeur du patrimoine du Messie Promis (a.s.) ? Dans un défi lancé à ses adversaires, il leur offrit dix mille roupies, soit la totalité de ses biens à l’époque. Or, ils valent aujourd’hui plusieurs centaines de milliers de roupies. D’où vient toute cette richesse ? Certainement de la part d’Allah. Notre grand-père maternel me remit les actes de propriétés du Messie Promis (a.s.) après son décès. Si grande était ma détresse que je ne savais quoi faire. Sheikh Nour Ahmad Saheb me proposa ses services :

« J’ai su que vous avez besoin d’un employé [pour gérer vos terres]. Je suis à votre disposition », me dit-il.

Je lui répondis que je n’avais pas les moyens de le rémunérer. « Payez-moi le minimum, voire dix roupies par mois », me proposa-t-il.

Sur ce, je l’employai, me disant que le revenu de ces terres suffirait pour lui payer son salaire. Or, par la grâce d’Allah, la valeur de ces propriétés monta avec l’accroissement de la ville. Je désirais que mes frères et sœurs et moi-même couvrions les frais de la publication de la première traduction du Saint Coran. Je demandai à Sheikh Nour Ahmad Saheb s’il avait deux mille roupies à sa disposition. « Permettez-moi de vendre une partie des terres et vous aurez la somme que vous désirerez », répondit-il. Je lui donnai la permission de vendre un terrain d’environs 25 250 mètres carrés : le quartier Dar-oul-Fazal se trouve dessus. M’offrant les deux mille roupies que j’avais requises, Sheikh Nour Ahmad Saheb, me proposa dix mille autres en cas de besoin. Ainsi le revenu de la vente de ce terrain a servi à la publication de la traduction du Coran. »

Ici bas le deuxième Calife de la Communauté Islamique Ahmadiyya décrit l’amour qu’éprouvait le Messie Promis (a.s.) pour Qadian.

Les lieux liés à Dieu sont bénis. Qadian a accueilli entre ses murs un envoyé de Dieu, il y a passé toute sa vie et l’aimait. Lors de son ultime voyage à Lahore, quelques jours avant de rendre l’âme, le Messie Promis (a.s.) observa : « Mahmood regarde comme la lueur du soleil est jaunâtre ici à Lahore. » Pour moi elle avait le même teint que d’ordinaire et je lui fis part de ma remarque. Le Messie Promis (a.s.) insista : « Non. Ici elle est jaunâtre et brumeuse. Celle de Qadian est claire et belle. » Sachant qu’il sera enterré à Qadian il voulait, par ces remarques, exprimer son affection pour sa terre natale. »

Le deuxième Calife raconte : « Quelque temps avant de quitter ce monde le Messie Promis (a.s.) m’offrit une jument qu’il avait reçue en cadeau.

Voyant les autres jeunes monter à bicyclette, je désirais en faire de même.

Le Messie Promis (a.s.) déclara : « Je n’aime pas la bicyclette. Je préfère l’équitation, qui sied mieux à un homme. J’aime les chevaux puissants. »

« Offrez-moi un cheval en ce cas », je répondis. Peut-être qu’il voulait que je sois un bon cavalier. Sur ce il écrivit à Abdul Majid Khan Saheb lui demandant d’acheter un bon cheval. Son père était responsable des étables de l’Etat de Kapurthala et sa famille s’y connaissait en matière de chevaux. Il nous acheta une jument et l’envoya en cadeau.

Le décès du Messie Promis (a.s.) affecta nos finances et je décidai de la vendre afin que ses frais ne pèsent pas sur ma mère. Un ami eut vent de mon intention et me demanda de ne pas m’en séparer étant donné qu’elle était un cadeau du Messie Promis (a.s.). J’avais dix-neuf ans et je me souviens du lieu de cette conversation. Sans réfléchir je répondis : « Certes c’était là un présent du Messie Promis (a.s.). Mais le plus grand présent est Hazrat Oummoul Mominine. Je ne désire pas la mettre en difficulté en raison de cette jument. »

L’on comprend, grâce à ce récit, l’esprit martial du Messie Promis (a.s.) : il préféra l’équitation au cyclisme. L’on comprend aussi les sentiments du deuxième Calife à l’égard de sa mère.

Il raconte : « D’aucuns crurent que le décès du Messie Promis (a.s.) était prématuré. Or, j’avais, quant à moi, ressenti les signes avant-coureurs d’une grande révolution. Dans un rêve je me vis dans une embarcation sur des eaux démontées. Tous les passagers qui m’accompagnaient étaient terrifiés et les flots étaient sur le point de nous engloutir. Une main portant un message sortit des eaux : il disait que ces lieux abritaient la sépulture d’un saint et qu’il fallait le solliciter pour sortir de ce péril. C’est un acte de polythéisme, je déclarai, nous ne le ferons jamais, quitte à perdre notre vie. Les flots étaient de plus en plus tumultueux et d’aucuns suggérèrent de suivre le conseil du message. À mon insu ils placèrent dans les eaux une requête à l’endroit du saint. Quand j’en eus connaissance, je plongeai dans l’eau pour l’en sortir. Les flots se calmèrent, l’embarcation avança : nous étions hors de danger.

Dieu avait affermi mon cœur quand la mort frappa le Messie Promis (a.s.). Ayant compris que de lourdes responsabilités pèseront sur mes épaules, je fis la promesse suivante : « Mon Seigneur ! Devant la dépouille de Ton Messie, je promets de perpétuer cette œuvre, même si tout le monde m’abandonne. » Je ne peux décrire la volonté qui m’anima en ces moments. »

Le deuxième Calife ajoute : « Ne craignez point les difficultés et les malheurs. D’aucuns opinaient que la mort du Messie Promis (a.s.) était prématurée, qu’il n’avait pas encore transmis le message de Dieu, que

ses prophéties ne s’étaient pas encore réalisées. Suite à ces propos je suppliai Dieu en ces termes devant la dépouille du Messie Promis (a.s.) : « Mon Seigneur ! Ton bien-aimé a consenti d’immenses sacrifices afin d’établir Ta religion. D’aucuns sont sur le point de s’égarer, la dissension guète la djama’at. Je Te promets d’offrir ma vie pour Ta religion, même si la djama’at entière l’abandonne. »

A dix-neuf ans j’avais saisi que cette tâche m’incombait. Ce feu embrassant me poussa à servir la foi, à perpétuer l’œuvre du Messie Promis (a.s.). Cette détermination qui m’enflamma existe en moi jusqu’à présent. »

L’engagement du deuxième Calife le tint ferme face aux vagues d’opposition qui déferlèrent contre lui tout au long de son Califat. Tout complot et tout maléfice de ses ennemis se retournèrent contre eux et à chaque instant Dieu lui accorda du succès. Il recommande aux membres de sa djama’at de faire naître en leur personne cet esprit de service à la foi. Ils ont la responsabilité de servir la religion et de parachever la mission du Saint Prophète Muhammad (s.a.w.).


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