Sermons 2015

L’histoire de l’Ahmadiyya – sermon du 27-03-2015

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Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 27 mars 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

L’une des cinq branches du but de l’avènement du Messie Promis (a.s.) était la publication d’annonces [et de tracts] afin de diffuser le message [de l’Islam et l’Ahmadiyya] et de présenter [à ses adversaires] ses ultimes arguments.

Il déclare à cet effet : « Dans le but de fournir les preuves décisives j’ai décidé aujourd’hui de publier quarante annonces afin qu’au jour de la Résurrection je puisse annoncer à Dieu que j’ai atteint l’objectif de ma mission. »

Le Messie Promis (a.s.) ne s’est pas contenté de publier quelques-unes de ces annonces ; il ne l’a pas fait qu’à une seule occasion. Avant même qu’il ne se proclame Envoyé de Dieu, et ce jusqu’à son décès, il a publié un nombre incalculable d’annonces, autant de trésors [qu’il a légué] pour le monde religieux. Le Messie Promis (a.s.) désirait ardemment protéger musulmans, chrétiens et adeptes des autres religions de la destruction. Cette tâche, qui lui réclamait des efforts considérables, il l’a accomplie dans la solitude. Certes il a écrit de grands ouvrages, mais ses annonces démontrent aussi sa compassion pour l’humanité et le souci qu’il ressentait pour sa réforme. Il incombe aux membres de sa djama’at de se soucier constamment de la réforme de l’humanité et de perpétuer cette œuvre. Une sollicitude constante est requise à cet égard.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) nous conte le souci du Messie Promis (a.s.) à ce sujet et ses efforts colossaux. En dépit de sa maladie il se consacrait, matin et soir, à cette tâche et publiait annonce après annonce. Ses œuvres surprenaient plus d’un. Avant même que l’effet d’une annonce et l’hostilité qu’elle causait ne s’estompaient, il en publiait une autre. D’aucuns lui disait qu’en pareilles occasions ces annonces causeront plus de tort que de bien. Il se souciait pas de ces considérations : « Il faut forger le fer tant qu’il est chaud », répondait-il. Dès que l’hostilité baissait d’un cran il publiait une autre annonce, attisant davantage l’hostilité à son encontre. Du matin jusqu’au soir, il vouait tout son temps à cette tâche : c’était là le secret de son succès. Nous réussiront en suivant la même méthode : il n’est point nécessaire d’attendre que l’hostilité ne s’estompe. C’est en publiant les annonces dans ce climat d’opposition que l’effet se fera sentir.

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Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) explique que le Messie Promis (a.s.) faisait le Tabligh par l’entremise d’annonces ou de tracts composés de deux à quatre pages, des annonces qui ont causé de grands remous dans le pays. « Mille ou deux milles, voire dix milles copies étaient publiées, ce qui était, à l’époque, une quantité énorme. Mais aujourd’hui notre djama’at est vingt fois plus grande, dit le deuxième Calife. Il faudra en publier 50 voire 100 mille et c’est là qu’elles attireront l’attention des autres. Auparavant, tous les ans, on en publiait une douzaine ; si on le fait deux ou trois fois pendant l’année, qu’elles soient composées de deux ou quatre pages, qu’on en tire cent ou deux milles exemplaires il y aura grand remous [dans le pays.] »

Trois ou quatre ans de cela j’avais demandé aux djama’at de préparer des tracts composés d’une ou deux pages afin d’entamer ce travail de tabligh. Plusieurs centaines de milliers doivent être distribuer afin d’informer le monde du beau message de l’Islam, de sa réalité, du fait qu’Allah a envoyé le Messie Promis (a.s.) afin d’augurer la renaissance de l’Islam. Afin que le monde sache que Dieu envoie Ses messagers pour sortir l’humanité des griffes de Satan. Il y a eu des résultats positifs là où les djama’at ont œuvré en ce sens. J’avais envoyé des étudiants de la Jamia en Espagne : il y ont accompli un travail important, distribuant environs 300 milles dépliants dans lesquels étaient évoqués des thèmes divers. Les élèves de la Jamia du Canada étaient, quant à eux, dans les pays hispanophones [du continent américain] et au Mexique pour distribuer ces annonces. Par la grâce d’Allah [cette campagne] a élargi le champ du Tabligh et il y a aussi eu des convertis. L’on doit publier et distribuer d’autres dépliants au lieu de distribuer de gros ouvrages.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) nous explique que certains [ahmadis] désiraient publier, par leurs propres moyens, des annonces à son époque. D’aucuns sont prêts à le faire aujourd’hui, quoiqu’ils ne pourront pas en imprimer en si grand nombre. Il déclare à cet effet : « Il faut distribuer les tracts émis par le centre et en publier en grand nombre. Parfois certains sont victimes de narcissisme quand ils en publie en leur nom, désirant se faire de la renommée. C’est là une grave maladie. Le Messie Promis (a.s.) racontait à ce sujet qu’il y avait une femme qui s’était faite une nouvelle bague : bien malgré elle personne n’en avait fait les éloges. Un jour elle mit le feu à sa maison. A ceux qui étaient réunis [devant les décombres de sa demeure] elle s’écria : « Il n’en est resté que cette bague et rien d’autre ! » On lui demanda : « Quand as-tu fait faire cette bague ? » Elle répliqua : « Si on m’avait posé la question plus tôt ma maison ne serait pas en cendres ! » La quête de la gloire est une maladie qui ravage entièrement sa victime sans que cette dernière n’en soit consciente, » conclu le deuxième Calife.

Cela ne concerne pas uniquement la publication de tracts. Quand la vanité et la quête de la gloire montent à la tête, que l’on entreprend des efforts en ce sens [ces œuvres] ne seront d’aucun avantage, au contraire elles causeront de grands torts.

Le tabligh a pris une telle ampleur, par la grâce de Dieu, que si un individu décide de publier des tracts à son propre compte leur nombre sera très limité. En tout cas d’aucuns font montre de vanité dans leurs propres cercles. Certains ont certes de bonnes intentions : je n’affirme point que tout le monde le fait par prétention. D’aucuns sont animés de nobles intentions et désirent publier ces annonces à titre personnel : si à leur yeux c’est là une œuvre louable qu’ils le fasse à une grande échelle. Si d’aucuns ont des idées pour des brochures de meilleures qualités et attirantes dont le contenu sera intéressant qu’ils les remettent à la djama’at. Celle-ci les publiera si elles sont pertinentes.

Je vous présente ici-bas certains récits rapportés par Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) concernant le Messie Promis (a.s.) ou ses compagnons.

Le deuxième Calife relate : « Quand on lapidait les martyrs d’Afghanistan ils ne ressentaient aucune peur. Bien au contraire, ils accueillaient ces pierres la constance et la bravoure au cœur. Quand ils en recevaient une volée Sahibzada Abdul Latif Shaheed Saheb, Nimatullah Khan Saheb et les autres martyrs priaient : « Allah ! Mon Seigneur ! Aie pitié d’eux et guide-les ! » Quand l’amour anime le cœur de l’homme il se trouve dans un autre état. Ses paroles sont empreintes d’influence, les rayons lumineux de son visage attirent les autres. Des milliers de gens visitaient le Messie Promis (a.s.) à Qadian. Ayant vu son visage ils déclaraient : « Ce n’est pas là la face d’un menteur ! » Sans entendre une seule parole de sa part ils ont cru en lui. »

Ces exemples sont tout aussi d’actualité aujourd’hui. D’aucuns m’informent qu’ils ont fait la bai’ah rien qu’en voyant la photo du Messie Promis (a.s.) : ce n’est point le visage d’un imposteur se sont-ils dit.

Hazrat Mousleh Maw’oud (r.a.) raconte : « Trois catégories de personnes se joignent à ma djama’at, disait le Messie Promis (a.s.). La première concerne ceux qui m’ont accepté après avoir compris mes déclarations et après avoir méditer dessus. »

L’Islam était dans un piètre état à l’époque du Messie Promis (a.s.), les musulmans étaient divisés. Il existait chez eux différents courants : certains acceptèrent le Messie Promis (a.s.) quand ils entendirent sa déclaration du Messie Promis (a.s.) et virent la création de la djama’at.

« La première catégorie comprend donc ceux qui ont compris le but de mon avènement, observe le Messie Promis (a.s.). Ils savent qu’ils doivent consentir à des sacrifices à l’instar des communautés des prophètes du passé. La deuxième catégorie concernent ceux qui sont entrés dans ma djama’at en raison de Hazrat Maulvi Nouroudine Saheb. Ils ignorent tout du but de mon avènement. Ils se sont joints à ma djama’at pour la seule raison que Maulvi Nouroudine m’a prêté allégeance. Il était leur maître, ils l’honoraient et appréciaient sa sagacité. « Maulvi Saheb est devenu Ahmadi. Nous devons lui emboîter le pas » se sont-ils dit. Ils ignoraient tout du but de ma djama’at, de la sagesse et de la raison de mon avènement.

La troisième catégorie comprend des jeunes qui se préoccupaient certes des musulmans, mais en tant que nation et pas en tant que communauté religieuse. Ils désiraient que les musulmans soient organisés et unis. Quand ils ont vu qu’on mettait plus d’emphase sur la spiritualité nombre d’entre eux ont abandonné la djama’at. »

En effet, beaucoup ont délaissé l’Ahmadiyya à l’époque du deuxième Calife. Aujourd’hui des jeunes musulmans commettent l’erreur de se joindre à certaines organisations terroristes. Ils désirent tout simplement que les musulmans s’unissent en tant que nation et ignorent tout de la religion. Selon les informations qui nous viennent d’Iraq et de Syrie quand on informe ces jeunes que leurs actions sont contraires aux préceptes du Coran et des Hadiths, ils répliquent qu’il n’en connaissent rien, qu’ils ne font que suivre des directives et que leur but est d’établir leur identité au nom de l’Islam.

Le Messie Promis (a.s.) dit : « Ces jeunes désirent que nous soyons unis en tant que nation, que nous établissions des associations, des sociétés, des écoles. Etant donné qu’ils ne pouvaient former une communauté au sein des musulmans quand ils ont vu la nôtre ils s’y sont joints désirant que nous ouvrions des écoles et que les musulmans [acquièrent] des diplômes. A leurs yeux notre communauté n’est qu’une simple association et non un mouvement religieux. Les méthodes pour progresser dans le monde temporel sont différentes de celles du monde spirituel. Les associations progressent par d’autres voies que celles des religions.

L’avancement dans la foi exige la réforme morale, l’esprit de sacrifice et de piété, l’accomplissement la Salat afin qu’il y ait progrès spirituel. La foi exige aussi le respect du jeûne, la confiance en Dieu et la promesse de Son obéissance. En suivant ces principes, nous seront certes traités de fous par les gens de ce monde, mais au yeux de Dieu personne d’autre ne sera plus intelligent que nous. Le Coran relate que les hypocrites qualifiaient les musulmans d’imbéciles quand ces derniers faisaient des sacrifices financiers. « Ils sont en train de jeter leur argent par la fenêtre, ils ne savent pas investir leur argent » lâchaient les hypocrites. Quand les croyants sacrifiaient leur temps, ils annonçaient : « Ils sont fous à prendre ainsi leur temps ! » Ils traitaient ainsi les musulmans de fous ou d’imbéciles. Mais ces mêmes fous et imbéciles étaient les Maîtres des intelligents. Notre djama’at n’aura point de succès sans emprunter cette voie que les hypocrites qualifiaient d’imbécillité et de folie. Si vous souhaitez avoir recours – quand vous en ressentez le besoin – aux mensonges, aux ruses, aux tromperies, aux subterfuges, à la médisance tout en souhaitant la réussite promise par Dieu au Messie Promis (a.s.), sachez, en ce cas, que cette réussite vous échappera. Certes ces pratiques sont utiles dans les sociétés de ce monde. L’imposture, la supercherie, la médisance, mettre les bâtons dans les roues des autres sont autant de procédés [utilisés dans le monde temporel]. Or, dans le monde spirituel ils nous privent de bénédictions, au contraire, ils attirent les malédictions divines. Les communautés divines doivent faire preuve de hautes excellences morales et progresser dans la spiritualité. Il incombe à tout ahmadi de rehausser, à un niveau très élevé, son honnêteté et sa spiritualité.

Le deuxième Calife raconte qu’on avait estimé qu’on aurait besoin d’un capital de plusieurs centaines de milliers de roupies pour lancer la Talim Ul Islam College. On aurait eu besoin d’autant pour les dépenses annuelles de cette institution. « A une époque, il nous était difficile de lancer des classes intermédiaires. Les Aryas (hindous) avaient une école ici à Qadian. Nos jeunes y étudiaient à l’époque et les instituteurs hindous leur interdisaient de consommer de la viande, affirmant que c’était là un crime : ils voulaient en fait s’attaquer à l’Islam. Quand ils revenaient de l’école les élèves en faisaient mention [à leurs parents] […] Quand je partis pour la première fois à l’école on m’envoya du foie pour mon repas de midi, ajoute le deuxième Calife. Mian Umar Din Saheb, le père de Mian Abdullah Saheb, étudiait dans une classe supérieure de la même institution. Alors qu’il était musulman il s’écria quand il vit mon repas : « Quoi ! Tu manges du Maas ? » C’était parce que les instituteurs hindous leur enseignaient que consommer de la viande est un délit. Ignorant que Maas signifiait la chair, je répondis : « Ce n’est pas du Maas ! C’est du foie  ». Il répliqua : « Maas signifie de la viande. » C’était la première fois que j’entendis ce terme de la bouche de quelqu’un. On aurait dit, par son expression, que c’était là un grand crime que de consommer de la chair et qu’il fallait à tout prix l’éviter. Voilà en somme les objections que soulevaient les instituteurs hindous. Les élèves [ahmadis] en faisaient mention à leurs parents. Quand le Messie Promis en prit connaissance il décida que la djama’at devrait ouvrir une école primaire quel qu’en soit les sacrifices. L’école fonctionnait et on croyait que la djama’at avait atteint son objectif suprême.

Notre beau-frère, Nawab Mohammad Ali Khan, vint s’établir à Qadian. Il portait un intérêt particulier pour les institutions scolaires et avait ouvert une école à Malyer Kotla. Il décida de fermer son établissement et de lancer des classes intermédiaires dans l’école de Qadian. Et il en fut ainsi. Suite aux efforts de Nawab Muhammad Ali Saheb et du Premier Calife on décida d’ouvrir une école secondaire à Qadian. Cette institution était secondaire de nom uniquement, car nombre d’enseignants n’avaient pas les qualifications requises. La djama’at n’avait pas de grands moyens financiers à l’époque et ne pouvait rêver d’ouvrir une institution secondaire. L’Etat promit des aides à ceux qui ouvriraient des écoles et des internats. C’est ainsi que la djama’at ouvrit, lors du premier Califat, une école secondaire et un internat. Peu à peu il eu des améliorations dans le personnel, le nombre d’élèves augmenta : de 150 il passa à 800. Ce chiffre resta stable pendant plusieurs années. Aujourd’hui, dit le deuxième Calife, il y a 1700 garçons et 1000 filles qui y étudient. La djama’at ouvrit la Madrassah Ahmadiyya et la Talim Ul Islam College. Par la grâce de Dieu, suite à mes campagnes, tous les ans 25 à 30 nouveaux élèves étudient à la Madrassah Ahmadiyya. Si le nombre augmente environs 700 à 800 élèves ou plus étudieront à la Madrassah et au Collège. Et tous les ans nous aurons 100 missionnaires qui en ressortiront. Tant que nous n’en produisons pas autant chaque année nous ne pourrons pas accomplir grand-chose dans le monde. »

C’était, à l’époque, le minimum : aujourd’hui par la grâce d’Allah la djama’at forme plusieurs centaines de missionnaires tous les ans.

Le deuxième Calife déclare : « En 1944 je fondai notre faculté, car il était temps de prendre en main l’éducation tertiaire de nos générations futures. Il fut un temps où notre djama’at était composé d’individus qui n’occupaient pas de postes importants [dans la vie professionnelle] ou qui n’avaient pas de grands revenus. Quelques étudiants d’université acceptaient certes l’Ahmadiyya, mais on jugeait que c’était là des cas fortuits. Sinon il n’y avait pas de grands notables ou d’ahmadis avec des revenus importants au sein de la djama’at, hormis quelques personnes. Il y avait un certain Seth Abdur Rahman Allah Rakha Saheb, un commerçant de Madras ; mais son business fit faillite. Hormis Sheikh Rahmatullah Saheb il n’y avait pas de grands négociants ou de hauts fonctionnaires au sein de notre Jama’at, tant et si bien qu’un jour le Premier Calife me dit ceci : « Le Coran et les hadith nous apprennent que les notables n’acceptent pas les prophètes au début. C’en est là une preuve de la véracité du Messie Promis (a.s.). Il n’y a même pas au sein de notre djama’at d’assistant commissaire. » A l’époque celui qui occupait ce poste de fonction publique jouissait d’une grande considération. Mais aujourd’hui, continue le deuxième Calife, les assistants commissaires on en voit partout et personne ne leur accorde la moindre attention. Mais il fut un temps où il n’y avait pas de notables dans notre djama’at ; elle n’était même pas capable de s’offrir un assistant commissaire. »

Aujourd’hui, par la grâce de Dieu, la djama’at a ouvert des centaines d’écoles et de lycées. La djama’at est composé de grands experts [en divers domaines] et de hauts fonctionnaires dans différents pays. Il y a des ahmadis parlementaires : ils sont emplis de sincérité et ne sont point victimes du matérialisme. En Afrique certains ahmadis occupent des portefeuilles ministériels importants. C’est là une des faveurs que Dieu a [conférée à la djama’at] et le progrès qu’il lui a fait accomplir.

« Au tout début [de l’histoire de la djama’at] les premiers ahmadis furent âprement persécutés de toute part, raconte Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.). Les mollahs avaient émis des fatwas incitant à leur meurtre, au pillage de leurs maisons, au vol de leurs biens. Ils clamaient qu’il était non seulement permis, voire c’était un acte méritoire, que de séparer les épouses [des ahmadis de leurs maris] et de les marier. »

Ces pratiques sont monnaies courantes aujourd’hui. A l’époque les ahmadis étaient très pauvres et étaient durement persécutés. Cette pratique des mollahs est toujours d’actualité.

Le deuxième Calife raconte : « Les méchants et les dépravés, à l’affût de la moindre occasion pour assouvir leurs penchants et leurs désirs, ont commencé à appliquer les fatwas des mollahs et ont pris pour épouses les femmes des ahmadis en les divorçant de leurs maris. Les ahmadis ont été chassés de leurs maisons et de leurs emplois. On faisait main basse sur leurs biens. Ceux qui se retrouvaient le dos au mur étaient contraints à l’exil et venaient s’établir à Qadian, où les dépenses sur les invités montaient en flèche. La djama’at était composée à l’époque d’environs 1000 à 2000 membres, qui étaient tous la proie des ennemis. Ils se souciaient à tout instant de la protection de leur vie, de leur honneur, de leurs avoirs et de leur argent. Matin et soir ils étaient pris par des débats et autres conflits, ils envoyaient des fonds dans le monde entier pour la transmission du message de l’Islam, s’occupaient de l’hospitalité de ceux qui étaient venus à Qadian assouvir leur quête de savoir spirituel en sus du soutien financier qu’ils accordaient à leurs frères persécutés. C’était là quelque chose d’extraordinaire. » Il incombe [aux ahmadis d’aujourd’hui] de connaître cette histoire : ce n’étaient point là des faits ordinaires.

« Des centaines de personnes mangeaient deux fois par jour à la table de la djama’at, continue Hazrat Mousleh Maw’ood (r.a.). On devait aussi subvenir aux autres besoins des pauvres. En sus des logements de la djama’at, toutes les maisons des ahmadis de Qadian étaient transformées en lieu d’hébergement, en raison du nombre grandissant d’émigrés et d’invités. Chaque chambre de la maison du Messie Promis (a.s.) était occupée par une famille d’invités ou d’émigrants et s’était transformée en foyer. Ce fardeau dépassait de loin les capacités [de ces premiers ahmadis]. Chaque jour qui naissait et chaque soir qui tombait apportaient son nouveau lot d’épreuves et de responsabilités. Mais le parfum de la révélation « Allah ne suffit-il point à Son serviteur ? » réduisait à néant tout souci. Ce nuage qui menaçait d’aplanir les fondations de l’édifice naissant de la communauté se transforma en nuage de grâce et de faveur. De chaque goutte qui en tombait retentissait une voix pleine d’espérance qui annonçait « Allah ne suffit-il point à Son serviteur ? »

En dépit de ces montagnes de difficultés les premiers ahmadis étaient certains qu’Allah leur suffisait et que la situation changera, si Dieu le voulait.

Aujourd’hui, au Pakistan en particulier et dans d’autres pays musulmans, les ahmadis sont victimes de violences et leur situation est un tant soi peu difficile. Mais ils ne vivent pas pour autant dans le dénuement complet : ils sont dans une meilleure situation financière et ont, par la grâce d’Allah, d’autres facilités à leur disposition. Les ahmadis se sont établis dans tous les coins du monde et ne se sont pas concentrés dans un seul endroit. S’ils étaient en difficulté [au Pakistan] ils ont émigré ailleurs et jouissent, par la grâce de Dieu, d’une meilleure situation financière. Si nous faisons face à des difficultés la révélation « Allah ne suffit-il point à Son serviteur ? » nous soutient encore. La cuisine du Messie Promis (a.s.) est établie dans les quatre coins du monde. Jamais Allah ne nous a abandonnés, Il ne le fera pas à l’avenir, insha Allah, tant que nous nous cramponnerons à Lui. Certes il faut consentir à des sacrifices : par la grâce de Dieu les ahmadis en consentent. Mais tout sacrifice apporte dans son sillage des faveurs divines et nous ouvre des nouvelles voies. Allah ne diminue jamais Ses dons.

Le deuxième Calife raconte : « Voici un exemple de la protection dont jouissait le Messie Promis (a.s.). Qamar Sin Saheb était un hindou et occupait le poste de principal de la faculté de loi de Lahore. Son père était très proche du Messie Promis (a.s.), tant et si bien, qu’il lui prêtait de l’argent quand il en avait besoin : il envoya même son fils à Jhelum pour défendre le Messie Promis (a.s.). Le père de Qamar Sin et d’autres jeunes vivaient en compagnie du Messie Promis (a.s.) à Sialkot et il avait été témoin de nombre de signes en sa faveur. Une nuit alors qu’ils dormaient tous sous le même toit, le Messie Promis (a.s.) senti que la maison était en danger. Il réveilla ses amis pour les sommer de sortir. Ses compagnons, sous l’emprise du sommeil, repoussèrent ses avertissements, ajoutant qu’il s’imaginait des choses. Mais l’intuition du Messie Promis (a.s.) ne cessait de croître et il les réveilla de nouveau, leur faisant écouter le bruit qui venait du toit et leur demandant de quitter la maison. Ils répliquèrent que les termites en étaient la cause et lui demandèrent de les laisser dormir en paix. Sur l’insistance du Messie Promis (a.s.) ils sortirent de la maison en fin de compte. Le Messie Promis (a.s.) avait la certitude que Dieu avait empêché le toit de s’effondrer tant qu’il s’y trouvait : il demanda à ses amis de sortir en premiers. Dès qu’il posa son pied à l’extérieur le toit s’écroula. Il n’était point un ingénieur pour connaître l’état du toit et pour savoir qu’il était sur le point de s’effondrer. Tant qu’il était à l’intérieur et qu’il tentait de réveiller ses compagnons le toit n’avait pas bougé. Tant qu’il n’était pas sorti, le toit était toujours en place. Mais il s’écroula dès qu’il mit le pied à l’extérieur. Cet enchaînement d’évènements n’était point fortuit : Allah le Protecteur empêchait cette maison de s’écrouler aussi longtemps que le Messie Promis (a.s.) s’y trouvait. L’attribut Al-Hafiz est le témoignage vivant de l’existence d’un Etre Tout Conscient. »

Le Messie Promis (a.s.) relatait un autre incident qui mettait en exergue le traitement de Dieu en sa faveur. Il raconte : « J’ai pris un jour une calèche d’Amritsar pour retourner [jusqu’à Batala]. Un hindou corpulent était aussi du voyage : il avait pris place dans la voiture avant moi et pour se mettre bien à l’aise il avait étendu ses pieds [sur] la banquette en face tant et si bien que j’avais très peu de place pour m’asseoir. Le soleil frappait fort durant ces jours : on pouvait aisément perdre la tête en raison de la chaleur. Afin de m’en protéger Dieu avait envoyé un nuage qui me couvrait tout au long du voyage jusqu’à Batala. Etant témoin de toute cette scène l’hindou dit tout étonné au Messie Promis (a.s.) : « Vous devez être un grand homme de Dieu ! »

C’est ainsi qu’Allah traite ses serviteurs : les autres en demeurent bouche bée. Or, l’Aboudiyya en est la condition essentielle. Pareil serviteur de Dieu connaît une bonne fin. Les hommes peuvent le considéré comme un vil personnage : mais c’est l’honneur qu’il connaîtra à la fin. Apparemment, on serait en train de l’humilier mais c’est la renommée qu’il connaîtra au bout du voyage. Il débute sur la marche de l’Aboudiyya – celle d’un véritable serviteur de Dieu – et termine sur celle de l’Isti’ana ­– celle du soutien de Dieu. »

C’est-à-dire, s’il devient un véritable serviteur de Dieu, s’Il lui rend culte, il jouira du soutien divin en toute situation.

Le deuxième Calife nous explique, la différence entre un simple guide spirituel et l’envoyé d’Allah à la lumière de leur effet sanctifiant, de leurs vertus, de la réforme de leurs disciples et de la peine qu’ils ressentent pour l’humanité. Munshi Ahmad Jaan de Ludhiana décéda avant que Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) ne s’était proclamé Messie et Mahdi. Or, il était doué d’une telle perspicacité spirituelle qu’il avait écrit au Messie Promis (a.s.) les vers suivants : « Malades que nous sommes, c’est vers toi que nous nous tournons. Proclame-toi Messie pour la cause de Dieu ! »

Munshi Ahmad Jaan informa ses enfants, sur son lit de mort, que Hadrat Mirza Ghulam Ahmad (a.s.) se proclamera, tôt ou tard, être un envoyé de Dieu. Il les conseilla de l’accepter. Cela démontre en somme son degré de spiritualité. Pour ses besoins personnels pendant douze ans son maître spirituel lui fit broyer du blé en lui faisant tourner une meule à la place d’un bœuf. Ce n’est qu’après cet exercice qu’il lui apprit les rudiments de la spiritualité. D’ailleurs ces précepteurs spirituels de l’époque étaient très avares dans le partage de leur savoir. Or, le Messie Promis (a.s.) a non seulement tout donner au monde, il lui offrit une somme incalculable de savoir ignoré de ces prédécesseurs. Voilà le trésor de connaissance qu’il offrit l’humanité : mais comme il est dit dans les hadiths, le monde ne lui a pas accordé sa juste valeur.

En somme, ceux qui se disent investi de pouvoirs spirituels ne peuvent s’opposer à l’Envoyé de Dieu, qui a pour mission de réformer l’humanité, d’accroître sa spiritualité, de le rapprocher de son Créateur. Le Messie Promis (a.s.) annonce en ces termes le but de sa mission : « J’ai pour mission de mettre fin à l’écart qui sépare l’homme de Dieu et d’établir de nouveau l’amour et la sincérité dans leur relation […] de dévoiler au monde les vérités religieuses dissimulées aux hommes, de dévoiler la spiritualité enfouie sous les décombres de l’égoïsme. Ma tâche primordiale est d’implanter de nouveau et de manière permanente dans le peuple [de l’Islam] la Tawhid inaltérée et brillante, épurée de toute souillure du Shirk. »

Qu’Allah nous accorde la possibilité de respecter notre serment d’allégeance et de nous lier à Dieu. Que nous puissions reconnaître les vérités spirituelles, que nous puissions progresser sur la voie de la spiritualité et profiter de la brillance véritable de la Tawhid. Qu’Allah accorde à l’humanité le même discernement. Qu’Il fasse comprendre à la Oummah de l’Islam la peine que ressentait le Messie et Mahdi Promis (a.s.) et que les musulmans puissent lui prêter allégeance.

A la fin de son sermon Sa Sainteté le Calife a évoqué le martyre de Noman Ahmad Anjum, un jeune ahmadi de 30 ans de Karachi. Vers 19.45 dans la soirée du 21 mars 2015 deux inconnus firent feu sur lui alors qu’il se trouvait dans son magasin d’informatique. Il reçut une balle à la poitrine et décéda lors de son transfert à l’hôpital. Inna Lillahi Wa Inna Ilaihi Rajioune.

En 1974 le grand-père du défunt et deux de ses oncles tombèrent tous trois en martyrs lors des émeutes anti-ahmadis à Gujranwala. Noman Ahmad Anjum était mousi par la grâce de Dieu et était imbu d’une grande sincérité. Il avait fourni du matériel informatique à un centre de la djama’at. Il était apprécié de tous : il avait préféré la foi à ce monde et consacrait tout son temps à la djama’at.

Il avait reçu plusieurs menaces dans le passé. Six mois auparavant des individus avaient volé du matériel informatique qu’il transportait et une somme d’argent : ils informèrent le défunt qu’ils étaient venu pour le tuer mais qu’ils lui laissaient la vie sauve en raison de l’argent qu’ils avaient trouvé sur lui.

Le martyr laisse derrière lui ses deux parents et deux frères. Qu’Allah exalte son statut et qu’il accorde patience et persévérance aux membres de sa famille.

Sa Sainteté le Calife a aussi évoqué le décès de Farouq Ahmad Khan Saheb, Naib Amir de la djama’at de Peshawar. Il est décédé dans un accident de route lors de son trajet entre Rabwah et Peshawar. Inna Lillahi Wa Inna Ilaihi Rajioune. Le grand-père du défunt avait embrassé l’Ahmadiyya au cour du premier Califat pour ensuite se joindre à ceux qui avaient fait scission au cours du deuxième Califat. Le défunt avait fait la bai’ah en 1989 et deux de ses frères en ont fait de même. Il laisse derrière lui son épouse, deux fils, et une fille. Qu’Allah leur accorde patience et persévérance.


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