Sermons 2015

Affinez vos aptitudes – sermon du 30-01-2015

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis
Cinquième Calife de la Communauté Ahmadiyya en Islam

Sermon du vendredi 30 janvier 2015, prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, à la mosquée Baitul Futuh à Londres.

Allah affirme dans le Saint Coran qu’Il ne charge aucune âme au-delà de ses capacités : c’est-à-dire que Ses ordres ne dépassent pas les aptitudes et les dispositions de l’homme. Ceci étant il incombe à celui-ci d’appliquer les préceptes divins. Le croyant sincère n’osera prétendre qu’il n’a point les capacités à suivre tel ou tel précepte divin. S’il croit en Dieu, il doit aussi croire que tous Ses préceptes sont conformes à ses capacités, et qu’il doit en user afin d’exécuter les ordres de Dieu. Allah n’exige point que l’on atteigne le sommet dans l’observance d’un précepte. Il ne dit pas non plus que l’on sera puni si on ne le fait pas. C’est-là un des aspects sublimes des enseignements de l’Islam. Il requiert tout simplement que l’homme se conforme à toute prescription au mieux de ses capacités. Une analyse de la nature humaine révèle que les aptitudes intellectuelles, la capacité physique, la connaissance et l’intelligence diffèrent d’un individu à un autre. Compte tenu des faiblesses de l’homme, de sa condition fluctuante et de ses nécessités, Allah a assorti Ses ordres d’une certaine flexibilité et Il a fixé des seuils minimums et maximums dans l’observance de Ses préceptes.

Étant donné le caractère souple de Ses prescriptions Allah nous demande de les respecter en toute honnêteté. Voilà en somme la beauté des principes de l’Islam, principes qui s’accordent à la nature de l’homme.

Il ne peut prétendre qu’il y a discordance entre les ordres de Dieu et la nature qu’Il lui a octroyée. L’homme ne pourra dire à Dieu : « Tu exiges de moi que j’observe, au plus haut degré, Tes prescriptions. Or physiquement je n’ai pas les moyens de le faire, cela dépasse mon entendement et bien d’autres faiblesses m’empêchent d’atteindre cette norme. Comment pourrais-je me conformer à Tes prescriptions ? »

En affirmant qu’Il ne charge aucune âme au-delà de ses capacités, Allah a mis fin à pareils prétextes. Selon Lui l’homme doit certainement mettre en application Ses ordres. Il en a fixé des seuils minimums, éradiquant ainsi toute excuse qu’auraient pu présenter ceux qui, n’ayant pas exécuté Ses ordres, tenteraient de s’échapper à la sanction qu’ils méritent. Il a fixé un seuil minimum tout en exigeant à l’homme de les respecter au mieux de ses capacités.

Commentant sur ce sujet le Messie Promis (a.s.) dit : « L’on ne peut contraindre personne à accepter des faits irrationnels. [Dieu] n’impose pas [par le biais] de la shariah [des règles] qui dépassent les compétences [de l’homme] et ses dispositions. Le verset لَا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إِلَّا وُسْعَهَا énonce clairement que les prescriptions divines sont applicables par tout le monde. Dieu n’a pas non plus révélé ces lois et ces prescriptions afin de faire étalage de Son éloquence, de Sa capacité à édicter des lois et à composer des énigmes auprès de l’homme… » (C’est-à-dire Il ne l’a pas fait pour intimider l’homme ou pour l’ébahir.)« Il n’avait pas non plus décrété que l’homme, créature inepte et impuissante, serait incapable d’exécuter Ses ordres. Les œuvres de Dieu sont exemptes de pareilles absurdités. »

Dieu attend que l’homme observe Ses préceptes conformément aux facultés et aux compétences qu’Il lui a octroyées. Il n’a pas énoncé ces lois dans le seul but d’intimider l’homme, comme le font d’aucuns. Il n’est point comme ces supérieurs qui donnent des ordres à leurs subalternes dans le seul but de les ennuyer ou qui les humilient pour avoir violé leurs consignes. Allah est, quant à Lui, très Miséricordieux à l’égard des hommes. Il accorde des récompenses multiples à celui-ci qui exécute Ses ordres. Il attend que tout le monde le fasse en accord à ses facultés et Il octroie d’innombrables récompenses [à celui qui le fait]. L’homme, quant à lui, ne doit-il pas s’évertuer à respecter les prescriptions d’un Dieu aussi Gracieux ? Sans aucun doute le véritable croyant tentera de le faire dans la mesure de ses possibilités.

En commentant sur ce même verset le Messie Promis (a.s.) dit :

« Dieu a fondé les préceptes de la Sharia sur l’indulgence et non sur la sévérité : ceci étant tout individu sera jugé selon ses aptitudes. Voilà la concession qu’offre la sharia. En exigeant à l’homme d’observer Ses préceptes dans la limite de ses facultés, Allah a fixé les normes minimales et maximales. Il a fixé les limites de la compréhension de l’homme en accord à ses facultés intellectuelles et physiques. Il a aussi limité son champ d’action. À moins que l’on ne soit frappé de troubles mentaux ou que l’on soit fou, Dieu demande à toute personne, aussi peu intelligente soit-elle, d’observer Ses préceptes dans la limite de ses facultés. Dieu désire que tout le monde acquière la foi. D’où le seuil minimum de l’entendement qu’Il a fixé. Chacun doit acquérir la foi dans la mesure de ses facultés. S’Il n’avait pas fixé de seuil minimum tout le monde ne serait pas dans l’obligation de proclamer sa foi en Lui. Seuls ceux doués d’une grande intelligence seraient dans l’obligation de le faire. Si untel n’est pas à même de comprendre le sens d’un précepte il ne pourra être accusé de l’avoir enfreint. D’où les différents seuils de l’entendement, du minimum jusqu’au maximum, fixés par Dieu. D’aucuns sont plus intelligents que d’autres, d’aucuns sont plus doués que leurs pairs. »

Certains occupent des postes importants en ce monde en raison de leurs facultés intellectuelles plus importantes. Ceux-là dépassent de loin les autres : d’aucuns s’arrêtent à un niveau moyen et d’autres encore restent loin en arrière. Dans le milieu professionnel certains dépassent leurs pairs. On est soit plus attiré par un sujet que par un autre et il est tout à fait naturel de s’intéresser à un domaine et d’y réussir. En tout cas tout le monde ne possède pas les mêmes aptitudes. Allah n’a pas doté tout le monde des mêmes facultés. Les circonstances [de la vie] ne maintiennent pas les uns et les autres au même niveau non plus.

Les compétences diffèrent d’un individu à un autre. Même si l’on offrait les mêmes opportunités à tout le monde d’aucuns dépasseront les autres. D’autres facteurs entrent aussi en jeu en sus des facultés intellectuelles. On peut donc établir des parallèles entre le monde spirituel et temporel.

Il en est de même dans l’application des préceptes divins : en accord aux aptitudes qui leur ont été conférées, d’aucuns sont en tête de liste et d’autres sont à la fin. Notre seul espoir est que tout le monde proclame sa foi [en Dieu] ; cependant il est impossible que la foi et les œuvres de tout le monde soient du même niveau.

Certes dans le Saint Coran Allah s’étonne de l’absence de foi des hommes et de leur désir à ruiner leur vie dans l’au-delà, mais Il n’exige pas que l’on soit, pour autant, des croyants de la stature d’Abu Bakr ou d’Umar (qu’Allah soit content d’eux).

Selon un hadith quelqu’un demanda au Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) de lui définir l’Islam. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « C’est l’obligation d’accomplir cinq prières par jour. » Le visiteur demanda s’il y avait d’autres prières obligatoires. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) ajouta qu’il pouvait, s’il le désirait, offrir des prières surérogatoires. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirma qu’il lui est aussi obligatoire de jeûner un mois au cours de l’année. Le visiteur demanda s’il y avait d’autres jeûnes obligatoires. Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) répondit : « Non. Mais tu peux, si tu le désires, observer des jeûnes volontaires. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) mentionna aussi l’obligation de la Zakaat. Le visiteur demanda si d’autres contributions lui étaient obligatoires. Il répondit : « Non. Mais si tu le désires tu peux, volontairement, faire de l’aumône pour mériter quelque récompense de la part de Dieu. » Le visiteur ajouta : « Je jure par Dieu ! Je ne ferai ni plus ni moins que ce qui a été prescrit. » Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) annonça : « S’il dit la vérité, il méritera le salut et le paradis. »

L’on déduit de ce hadith que l’Islam n’exige pas que l’on soit tous des croyants de la stature d’Umar ou d’Abu Bakr (qu’Allah soit content d’eux). On est tous à des niveaux différents, chacun possède des aptitudes qui lui sont propres, chacun se trouve à un palier différent de la foi. En sus de sa Zakat Abu Bakr (r.a.) offrait aussi tout ce qu’il possédait. Umar (r.a.) avait cru, un jour, qu’en offrant la moitié de ses biens, il dépasserait tout le monde. Mais Abu Bakr (r.a.) ce jour-là avait présenté toutes ses possessions.

Chaque croyant se trouve à un niveau différent. Certes on n’exige pas à tous d’occuper le même rang mais les croyants sont certainement encouragés à le faire.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme que l’on sera récompensé pour ses œuvres volontaires. Il a même dit que ces dernières comblent les lacunes des actions obligatoires, qu’elles renforcent la foi et la certitude. Cependant nous n’avons pas reçu l’ordre d’accomplir ces œuvres surérogatoires en toutes circonstances. Il ne s’agit pas ici uniquement de prières mais de toute catégorie de bonne œuvre dont le sacrifice de ses biens et de son temps. Ces œuvres de grande envergure dépendent des facultés des uns et des autres : c’est pour cette raison qu’elles ne sont pas obligatoires.

Étant donné que les aptitudes diffèrent d’un individu à un autre, ce sont les actions à la portée des facultés physiques et mentales de tout le monde qui sont exigées. Dieu n’exige pas une foi éminente de la part de tous les hommes. Il n’exige pas à celui a pu atteindre l’apogée du stade inférieur de la foi de se hisser au même niveau que celui qui se trouve au sommet du stade supérieur. Ces différences sont prises en considération compte tenu des aptitudes et des compétences des uns et des autres. Dieu n’impose aucun fardeau à personne.

Le Messie Promis (a.s.) dit à ce propos : « Allah n’exige pas à l’homme de croire en des concepts qui dépassent ses facultés intellectuelles. Il lui présente des doctrines compréhensibles afin que ces préceptes ne soient pas au-delà de ses aptitudes. »

Le seuil des vertus est limité à la capacité d’agir et à la compréhension de tout un chacun, car Allah n’impose point des fardeaux que l’on ne peut porter.

Sachez aussi que Dieu connaît les tréfonds de nos cœurs : l’on ne pourra lui présenter comme prétexte son manque de connaissance et d’entendement ou de compétence. Il faudra jauger à la fois ses aptitudes, sa foi et ses œuvres. Il ne faut pas se contenter du seuil minimum, qui est l’observance des cinq prières quotidiennes, comme l’a énoncé le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.). Les Salat sont obligatoires pour tous les hommes : comme le sont le jeûne du Ramadan, la Zakat et toute autre contribution, dépendant de sa situation financière.

Chacun d’entre nous doit analyser sa condition à ces échelles. Dans l’hadith le visiteur disait qu’il ne ferait ni plus ni moins que ce que préconisait le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) : en somme qu’il allait se conformer au seuil minimum. Or nombre d’entre nous ne respectent même pas toutes les exigences fixées par Dieu pour la Salat. Il est obligatoire aux hommes de prier en congrégation. Sachez aussi que l’on ne peut tromper Dieu. L’on doit, dans la sphère spirituelle, faire plus d’efforts que dans la sphère temporelle, tout en s’évertuant à accroître ses capacités.

En ce monde les faibles sont toujours en quête du soutien des autres. Étant donné que chaque individu possède des aptitudes qui lui sont propres, les plus doués prennent les devants. D’aucuns on besoin d’un plus grand soutien que d’autres : mais cela ne veut point dire qu’ils doivent se lasser, s’arrêter à mi-chemin en se disant qu’ils ne peuvent faire davantage.

Dans la sphère temporelle on confie à d’aucuns des charges qui dépassent leur capacité ; mais ceci n’est pas le cas dans le cadre spirituel. Une fois le seuil atteint l’on ne pourra imposer des charges impossibles à porter.

Pour comprendre certains faits l’assistance [des autres] est [parfois] nécessaire : il en est des exemples dans le monde temporel. À l’instar d’un élève peu doué qui demande l’assistance de son maître afin de saisir une leçon, le croyant qui est faible doit aussi se tourner vers ses soutiens. Le progrès de l’élève dépend de son maître : sans lui il restera complètement en arrière. Le maître qui ne soutien pas un élève en difficulté trahit ses engagements.

J’attire ici l’attention des précepteurs spirituels [au sein de la communauté] à savoir nos morrabi et moballigh (missionnaires) ainsi que ceux qui sont doués de savoir. Dieu a renforcé leurs aptitudes : qu’ils en usent à bon escient afin d’accroître la connaissance de ceux qui en possèdent moins. C’est un moyen de remercier Dieu pour la connaissance qu’Il leur a octroyée. D’ailleurs l’ingrat est pécheur aux yeux de Dieu.

Ainsi missionnaires, waqifine-zindagi, et autres détenteurs de savoir spirituel doivent s’évertuer à soutenir les autres et à accélérer leur progrès. Ils doivent accroître les compétences de ceux au plus bas de l’échelle ou élever ceux qui ont gravi quelques échelons. Ceux qui progressent pourront, par ce faire, renforcer leur foi et leur certitude ; d’autre part cela contribuera de manière significative au progrès de la djama’at. Allah a accru leur compétence en raison du savoir qu’ils ont acquis. Ils doivent y puiser afin d’accroître les aptitudes de leurs frères.

En effet Allah déclare :

وَلْتَكُنْ مِنْكُمْ أُمَّةٌ يَدْعُونَ إِلَى الْخَيْرِ

« Et qu’il se trouve parmi vous un groupe qui appelle au bien… » (Saint Coran, chapitre 3, verset 105)

Par la grâce de Dieu la Jama’at Ahmadiyya a ouvert plusieurs Jamia dans le monde : ceux qui y étudient y acquièrent des connaissances religieuses et en ressortent comme morrabi et muballigh (missionnaires).

Leur vocation est de consacrer toute leur attention à l’éducation morale et spirituelle des ahmadis. Ils n’ont point acquis ce savoir pour en faire usage lors d’occasions spéciales, lors de discours et autres débats ou pour prêcher le message de l’Islam et de l’Ahmadiyya à quelques individus. Ils doivent se consacrer en permanence à l’éducation morale et spirituelle des ahmadis : c’est là une de leurs obligations. Accroître la foi et la piété des ahmadis, renforcer leurs capacités et trouver de nouveaux moyens pour inviter le monde vers le bien sont autant d’obligations des missionnaires.

D’aucuns croient posséder une longue expérience : « Il n’y a rien à faire disent-ils, nous exécutons sur-le-champ la tâche qui nous est confiée. » Pareille attitude est condamnable : ce n’est là que prétextes de leur part. D’aucuns [parmi ces missionnaires] se soucient davantage de leurs responsabilités familiales que de leur mission première. D’aucuns consacrent une attention démesurée à leur personne ; même s’ils ne sont qu’une infirme minorité, ces cas sont très voyants dans les petites djama’at. D’aucuns font les magasins trois jours par semaine. Je ne parle pas ici uniquement des nouveaux [missionnaires] ; nombre de ces derniers débordent, par la grâce de Dieu, de la passion du sacrifice et ils font montre, jusqu’à présent, d’une belle ardeur dans leurs œuvres, qu’Allah fasse que cela perdure. La majorité d’entre eux utilisent leur temps à bon escient.

Que les anciens – détenteurs d’une longue expérience – se rappellent qu’Allah a accru leur connaissance religieuse et leur a imposé des obligations. Qu’ils appliquent ce savoir à leurs personnes et, à l’instar d’un bon maître, qu’ils y aient recours afin d’accroître les capacités des membres de la djama’at. Allah savait d’ores et déjà que la djama’at – à l’instar de toute autre organisation – aura besoin pour son fonctionnement, d’individus aux compétences diverses. D’où cet appel pour qu’il y ait, parmi les croyants, un groupe qui œuvra pour le bien de ce monde en ayant recours à leur savoir et leurs aptitudes, qu’ils auront développés au préalable. D’ailleurs les Waqifin-i-zindagi ont répondu, de leur propre chef, à l’appel de Dieu et se sont présentés pour accomplir cette tâche. Ce savoir et cette vocation (qu’ils se sont choisis) exigent qu’ils s’acquittent de leur devoir.

Il est vrai que tout le monde n’est pas égal dans l’acquisition ou la transmission de cette connaissance. Chacun possède des aptitudes qui lui sont propres : tout le monde ne peut se rendre utile à autrui de la même manière ; tout le monde n’est pas à capable d’affiner les qualités d’autrui non plus. Chacun acquiert et transmet la connaissance de la foi à sa manière et selon ses dispositions. Mais quelles que soient ses aptitudes ou ses compétences il faudra en faire le plus grand usage. Quand tous les ahmadis s’évertueront en ce sens ceux qui sont faibles en tireront des avantages et le progrès de la djama’at s’accentuera davantage.

Les Waqifin-i-zindagi en général et les morabbi (missionnaires) en particulier ont de lourdes responsabilités : ils peuvent, dans une grande mesure, contribuer au progrès des membres de la djama’at.

Les responsables de la communauté ont été élus parce que les autres ahmadis estiment qu’ils sont plus capables, plus érudits et plus intelligents qu’eux. Selon moi c’est cette attitude qui doit primer chez les électeurs sinon ils n’honoreront point leur engagement. D’ailleurs c’est là la condition minimale à respecter [lors des élections] : si les électeurs honorer cette obligation ils n’éliront point quelqu’un dans le seul but de remplir un poste. Aussi les responsables ont pour devoir de rehausser la connaissance et la spiritualité des ahmadis et d’affiner leurs aptitudes.

Le secrétaire de la Tarbiyyah et le président de la djama’at doivent, de concert avec les autres membres de l’exécutif, se soucier de l’éducation morale et spirituelle des ahmadis tout en servant en premier d’exemple. [Ils doivent] les encourager à écouter les sermons, les Daras et à participer dans les autres programmes de la djama’at afin qu’ils s’instruisent davantage et afin qu’ils améliorent leur état spirituel. La tâche des responsables est d’encourager les ahmadis à participer dans ces programmes : ils doivent aussi profiter de ces sermons et autres discours pour faire des rappels incessants aux membres de la djama’at. C’est là une obligation qui incombe au morabbi et à tous les membres du bureau exécutif.

hadrat-khalifatul-massih-al-khamis

Certains missionnaires accomplissent un travail exemplaire dans ce domaine. Ils prennent des notes de mes sermons et tout au long de la semaine ils en font des rappels lors de leurs rencontres : cette pratique a un effet positif sur les membres de la djama’at. D’aucuns m’informent qu’ils ont, grâce aux discours, approfondis leur connaissance, compris comment agir et se sont débarrassés de leur paresse. Il ne faut pas que les responsables négligent ces rappels après qu’ils ont présenté quelques paroles du Messie Promis (a.s.) ou en se disant que les ahmadis ont écouté le sermon du Calife. Il serait tout aussi erroné de croire que si les conseils du Calife sont sans effet les siens le seront aussi [et que ces rappels sont inutiles]. Les rappels sont d’une grande importance. D’aucuns ne comprennent pas certains concepts [évoqués dans mes sermons]. Quand je cite le Messie Promis (a.s.) je tente d’expliquer ses propos de manière compréhensible. Or même après cet effort, d’aucuns m’informent qu’ils n’ont pas saisi certains faits : dans d’autres cas il y a des malentendus de leur part. D’où l’importance d’expliquer de nouveau ces concepts, de temps en temps, en des termes simples et clairs, afin que les moins doués puissent en tirer profit.

En tout cas les soutiens sont nécessaires et les responsables ont l’obligation d’aider les faibles. D’aucuns font, de leur propre chef, l’effort pour comprendre ces concepts. D’aucuns m’informent qu’ils écoutent un sermon à deux ou trois reprises avant d’en saisir le sujet. Mais tout le monde n’est pas aussi appliqué. Ceux qui ont dédié leur vie pour servir la religion et les responsables des faibles, doivent sans nul doute œuvrer en ce sens.

La prière en congrégation est obligatoire pour les hommes : j’ai fait de nombreux rappels à ce sujet. Si ceux qui sont réguliers dans leurs prières quotidiennes soutiennent les autres il y aura de l’amélioration dans ce domaine. Ce conseil ne s’applique pas qu’aux responsables : il concerne aussi les ahmadis ordinaires. Ayant remarqué qu’il y avait peu de fidèles pour la prière d’Isha le deuxième Calife avait demandé, une fois, aux ahmadis de Qadian d’emmener leurs voisins à la mosquée. Le lendemain les fidèles étaient plus nombreux. Ceux qui ne venaient pas à la mosquée savaient pertinemment bien que la Salat est une obligation. Tout le monde le sait d’ailleurs. Mais ils en avaient oublié l’importance ou la paresse les avait rouillés. Les rappels affinent davantage les aptitudes. Le fait que le nombre de fidèles a augmenté démontre que l’ordre de prier à la mosquée n’est pas inapplicable. La paresse leur a fait oublier son importance ou avait diminué leurs capacités. Avec un effort minimal l’on peu débarrasser les paresseux de leur négligence.

Récemment j’avais attiré l’attention de l’Imam Ata-Ul-Mujeeb Rashid Saheb sur certains aspects de l’éducation morale et spirituelle [des ahmadis], lui conseillant de leur demander d’emmener à la mosquée [leurs coreligionnaires]. Si les distances sont trop grandes les voisins peuvent utiliser leurs voitures respectives à tour de rôle afin de partager les frais de carburant. Cette pratique était courante ici. Un ahmadi de Gilligham m’a relaté qu’il téléphonait à son voisin ahmadi dix minutes avant de passer le prendre pour la prière de Fajr. Si l’on se soutien mutuellement le nombre de fidèles augmentera pour la prière du matin.

Tout le monde ne profite de ces conseils de la même manière ; d’où l’importance de ces rappels. Chaque individu assimile, à sa façon, les conseils qu’on lui prodigue. D’aucuns y mettent leurs efforts personnels et d’autres tentent de s’améliorer en cherchant le soutien des autres. D’autres encore doivent soutenir les autres afin que les ahmadis ainsi que la djama’at progressent. C’est pour cette raison que la Nizaam-i-djama’at ainsi que les membres doivent s’acquitter de leurs devoirs.

Il est aussi important d’être attentif et concentré lors des sermons. À maintes reprises j’ai constaté que certains s’assoupissent lors du sermon. D’aucuns tombent même dans un profond sommeil au point où ils s’effondrent sur leurs voisins. D’aucuns ont une mauvaise ouïe et ne saisissent pas les sens de certains propos. D’autres sont perdus dans leurs pensées. Ceux-là ont-ils accompli leurs obligations en suivant [de cette manière] le sermon ou ces discours ? Quels effets ont-ils eu sur leurs personnes ? Ils ont certainement besoin de rappels à cet effet plus tard.

Certains scandent peut-être des slogans lors des Jalsa dans le but de réveiller l’assistance assoupie autour d’eux ou pour se dégourdir. En tout cas écouter ces discours et ces sermons avec toute l’attention requise, les assimiler et les mettre en pratique dépend des aptitudes des uns et des autres. Si l’on fait des rappels incessants les capacités s’en retrouveront renforcer.

L’Islam demande au croyant d’aider ses semblables : cette tâche n’incombe pas uniquement aux missionnaires et aux responsables comme je l’ai dit auparavant. Ceux qui habitent dans le voisinage des mosquées doivent y emmener les voisins. Le nombre de fidèles des mosquées Fazl et Baitul-Futuh (de Londres) augmentera si ceux des alentours suivent ce conseil. D’ailleurs la fraternité véritable de l’Islam et la sympathie exigent que l’on se soucie d’autrui et qu’on lui rappelle ses obligations. Allah demande aux croyants qui progressent à inviter leurs frères moins vigoureux à les suivre. Ils mériteront des récompenses pour l’avoir fait.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme que celui invite autrui à accomplir une bonne œuvre méritera autant de récompenses que celui qui suit son conseil. Celui qui prie en congrégation sera récompensé 27 fois de plus [que celui qui prie tout seul] : et s’il emmène avec lui d’autres personnes ses récompenses se multiplieront. Si un fidèle encourage trois connaissances à l’accompagner à la prière il méritera 108 récompenses. Voyez comment Allah rétribue Ses serviteurs. Nous devons être dynamiques quand il s’agit des œuvres de la foi et encourager les autres à en faire de même. En adoptant cette attitude nous renforcerons les capacités des autres ainsi que les nôtres tout en nous évertuant à progresser. En encourageant les autres au bien nous mériterons d’innombrables bénédictions divines comme l’énonce le hadith [cité plus haut]. Cette attitude accentuera d’ailleurs le progrès général de la djama’at. Qu’Allah nous permette de renforcer nos capacités et que nous puissions attirez les faveurs divines.

A la fin de son sermon Sa Sainteté le Calife a évoqué le décès de Mme Janan Allani Saheba de la Syrie qui résidait en Turquie. La défunte avait 57 ans et avait embrassé l’Ahmadiyya en 1995 grâce à l’émission Liqa Ma’al Arab de la MTA. Elle a subi une farouche opposition de la part de son père. Son mari et ses enfants ont été témoin de la piété et de ses excellences et cela les a poussé à embrasser l’Ahmadiyya. Mme Janan Allani Saheba a occupé le poste de Sadr de la Lajna Immaillah en Syrie et en Turquie. Elle accomplissait régulièrement ses prières Tahajjud et encourageait ses enfants à en faire de même. Elle disait toujours aux membres de sa famille : « Changer le plaisir du sommeil en désir d’accomplir la prière Tahajjud afin de prouver que votre plus grand bonheur est l’amour de Dieu. »

Sa Sainteté le Calife a aussi dirigé la prière funéraire de Mme Habiba du Mexique. Elle avait embrassé l’Ahmadiyya en juin 2014 et avait plus de cent ans. En dépit de son âge fort avancé elle avait appris la prière et se consacrait au souvenir de Dieu. Elle était originaire d’une famille catholique. Son petit-fils avait embrassé l’Islam en 1996. Les membres de la famille de la défunte ont embrassé l’Ahmadiyya par son entremise.

Qu’Allah exalte le statut de la défunte et qu’Il fasse que ses descendants soient à tout jamais attachés à l’Ahmadiyya.


(Le site www.islam-ahmadiyya.org prend l’entière responsabilité de la publication du texte de ce sermon)