Sermons 2013

La mosquée et l’observance de la prière – sermon du 01-11-2013

Sermon du vendredi prononcé par Sa Sainteté le Calife, Hadrat Mirza Masroor Ahmad, chef spirituel de la Communauté Islamique Ahmadiyya Internationale, le 01 novembre 2013, à la mosquée Baitul-Muqeet, en Nouvelle-Zélande. Après le Taouz, tashahoud et la Sourate Al-Fatiha, il a cité les versets suivants :

فِي بُيُوتٍ أَذِنَ اللَّهُ أَنْ تُرْفَعَ وَيُذْكَرَ فِيهَا اسْمُهُ يُسَبِّحُ لَهُ فِيهَا بِالْغُدُوِّ وَالْآَصَالِ

رِجَالٌ لَا تُلْهِيهِمْ تِجَارَةٌ وَلَا بَيْعٌ عَنْ ذِكْرِ اللَّهِ وَإِقَامِ الصَّلَاةِ وَإِيتَاءِ الزَّكَاةِ يَخَافُونَ يَوْمًا يَخَافُونَ يَوْمًا تَتَقَلَّبُ فِيهِ الْقُلُوبُ وَالْأَبْصَارُ

لِيَجْزِيَهُمُ اللَّهُ أَحْسَنَ مَا عَمِلُوا وَيَزِيدَهُمْ مِنْ فَضْلِهِ وَاللَّهُ يَرْزُقُ مَنْ يَشَاءُ بِغَيْرِ حِسَابٍ

La traduction de ces versets est comme suit :

« Cette lumière est maintenant allumée dans des maisons à l’égard desquelles Allāh a commandé qu’elles soient élevées et que Son nom y soit souvenu. Ils Le glorifient en ces maisons tous les matins et tous les soirs ; des hommes que ni les affaires ni le commerce ne distraient du souvenir d’Allāh et de l’observance de la Prière, et du paiement de la Zakāt. Ils redoutent un jour où les cœurs et les yeux seront bouleversés. Ainsi Allāh les récompensera selon la meilleure de leurs œuvres, et leur accordera encore plus de Sa munificence. Et Allāh accorde Sa provision sans mesure à qui Il veut. » (Le Saint Coran, chapitre 24, versets 37 à 39)

Aujourd’hui Dieu a permis aux ahmadis de la Nouvelle-Zélande de bâtir leur mosquée et [nous prions] qu’elle soit une source de bénédiction pour cette petite djama’at qui ne comprend pas plus de 400 individus. Par la grâce d’Allah, en dépit de leur nombre, ils ont bâti une belle et grande mosquée dont la capacité d’accueil est supérieure à leur population. Qu’Allah fasse que la djama’at grandisse au point où la mosquée ne puisse plus l’accommoder.

Nombre de volontaires ont œuvré d’arrache-pied pour la construction avec un enthousiasme tel qu’ils ne souciaient pas s’il faisait nuit ou jour. Respectant la tradition de la communauté, ils ont entrepris de nombreux travaux à travers la Waqa- e-Amal(dignité de travailler de ses propres mains) réduisant ainsi les dépenses. Le coût total de ce projet, qui comprend la construction de la mosquée et [la rénovation] des salles annexes est d’un peu moins de 3,5 millions de dollars [néo-zélandais]. La mosquée a coûté 3,1 millions et le reste comprend les dépenses pour la construction de la cuisine communale et la rénovation [des salles existantes].

En raison de sa petite taille la djama’at n’a pu réunir cette somme considérable dans le délai requis ; de surcroit toutes les promesses de don n’ont pas encore été réalisées. La djama’at de la Nouvelle-Zélande a dû, de ce fait, contracter un emprunt [avec le Centre] et j’espère qu’insha Allah elle le remboursera dans les plus brefs délais.

Cela fait 25 ans cette année-ci que la djama’at existe dans ce pays et certainement les ahmadis d’ici éprouvaient ce grand désir de présenter le cadeau d’une mosquée à Dieu en dépit de la taille de leur djama’at ; c’est là un sentiment que je comprends.

Etant animés de nobles sentiments vous avez offert un présent à Dieu, mais sachez que ce cadeau ne doit pas être financé par un prêt. Faites de votre mieux pour le rembourser au plus vite afin de présenter à Dieu vos sacrifices sincères. La djama’at vous a prêté cette somme en plaçant sur vous l’espoir que vous bâtirez cette mosquée après avoir sacrifié vos biens, avec pour but de mériter le plaisir d’Allah, même si ces sacrifices ont été consentis après la construction.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) affirme d’ailleurs qu’Allah bâtira une maison au paradis pour celui qui construit une mosquée [pour Lui] ici sur terre. Qui ne désire pas profiter du paradis de Dieu ? Qui ne désire pas qu’il ait une demeure au paradis ? Aucun ahmadi n’osera imaginer qu’il n’a point besoin de plaire à Dieu, aucun ahmadi ne daignera refuser une demeure offerte par Dieu.

Tous les ahmadis du monde excellent en matière de sacrifices financiers et font montre d’un grand enthousiasme à cet égard. Le Messie Promis (a.s) avait insufflé cet esprit de renoncement dans les cœurs de ses compagnons afin de transmettre le message de l’Islam dans les quatre coins du monde. Il se disait lui-même [agréablement] surpris par la sincérité sans bornes et l’altruisme [de ses compagnons]. Cent ans après les membres de la djama’at, quel que soit leur pays d’origine, éprouvent tous la même ardeur et débordent tous de cette même sincérité et fidélité.

La djama’at de la Nouvelle-Zélande est composée à plus de 60 % de Fidjiens, 23 % d’immigrés pakistanais et le reste sont d’ethnies diverses. Elle est aussi petite que cosmopolite, mais chacun excelle dans sa sincérité et sa fidélité à l’égard de la communauté. Il convient de rappeler que la sincérité apparente ou le sacrifice temporaire de temps ou de richesse n’est pas suffisant pour un vrai croyant. Il faut, avec constance et détermination, marcher sur la voie de la vertu et de la Taqwa, et ne pas oublier le but de sa création : ceci est la distinction du véritable croyant.

Dieu a attiré notre attention à propos du but de notre existence et faisant un rappel à ce propos le Messie Promis (a.s) déclare : « Suite à leur manque de discernement ou de leur volonté indolente d’aucuns se fixent, de leur propre chef, le but de leur destinée, se contentant de satisfaire leurs objectifs et leurs souhaits terrestres. Cependant, le but fixé pour l’humanité par Dieu dans Son livre est ceci :

وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُون ِ

« Et Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » (Le Saint Coran, chapitre 51, verset 57).

Ce verset énonce que Dieu a créé l’homme pour qu’il Lui rende culte, qu’il Le reconnaisse et se consacre entièrement à Lui. »

Sachez qu’ayant accepté le Messie Promis (a.s) notre objectif n’est point de nous adonner à quelques sacrifices sur le coup d’un enthousiasme passager. Il nous incombe d’être constants dans l’adoration de Dieu et nous atteindrons la norme requise quand nous connaîtrons Dieu, quand nous saurons qu’Il est Source de toute puissance et qu’Il voit toutes nos actions et nos paroles. Sa vision ne se limite pas à notre aspect extérieur : Il sait ce que recèlent les tréfonds de nos cœurs, Il voit toutes nos intentions, mêmes celles qui sont encore cachées. C’est en passant par cet état que nous pourrons revendiquer notre appartenance à Dieu et affirmer que nos actions n’ont pas pour seul dessein de satisfaire nos besoins matériels mais de plaire à Allah.

Il ne faut point L’adorer uniquement quand on requiert Son aide, quand on est en difficulté ou en plein dénuement : il nous incombe aussi de L’adorer en période d’aisance et de bonheur. En somme, les affaires de ce monde et nos commerces ne doivent point nous éloigner de l’Ibadah (l’adoration de Dieu) et cette mosquée ne doit pas être réduite à un simple édifice. Sa taille et sa beauté ne doivent pas être un [vague] souvenir des heures sacrifiées pour la bâtir, des économies faites grâce au Waqar-e-Amal, des sommes recueillies pour l’édifier. Ce bâtiment doit nous rappeler que si nous construisons une mosquée ici sur terre nous mériterons la récompense de l’Au-delà, qui sera une demeure offerte par Dieu. Cependant, elle sera la nôtre quand nous nous acquitterons de nos devoirs envers la mosquée et quand nous appliquerons le précepte divin évoqué plus haut, notamment : « …des hommes que ni les affaires ni le commerce ne distraient du souvenir d’Allāh et de l’observance de la Prière, et du paiement de la Zakāt. »

Il sied aux ahmadis d’aspirer à être ces véritables croyants. Un centre de prière existait ici, cependant la différence est marquante entre celui-ci et une mosquée : le centre n’est qu’une simple salle, la mosquée quant à elle possède une coupole et un minaret, d’ailleurs le terme « mosquée » en soit évoque le caractère sacré [de ce lieu].

Lors de ma première visite je vous ai demandé de bâtir une mosquée : le but était de vous faire rappeler qu’il vous incombera d’assumer vos devoirs envers elle après vos sacrifices de temps et d’argent consentis pour sa construction.

En outre l’autre but était d’attirer – grâce à ce minaret et ce dôme – l’attention de la population afin de favoriser le tabligh, de leur présenter l’Islam véritable, ou pour attiser leur curiosité afin qu’ils visitent ces lieux pour mieux vous connaître.

Baitul Muqit - Nouvelle Zelande-Medium

Mon expérience prouve que, par la grâce de Dieu, la présence d’une mosquée décuple la renommée de la communauté Ahmadiyya. En outre, cette notoriété accentue la vigilance des ahmadis quant à leurs devoirs envers leur lieu de culte et il doit en être ainsi. Quelles sont ses exigences ? De prime abord vos commerces, vos affaires et vos occupations ne doivent pas vous distraire du souvenir de Dieu, au contraire elles doivent, elles aussi, focaliser votre attention sur la prière. Quand vous entendrez l’appel « venez à la prière » oubliez tout et partez vers la mosquée. D’aucuns diront qu’ils en sont éloignés et ne peuvent entendre l’appel lancé à l’intérieur de celle-ci – d’ailleurs l’Azaan lancé aujourd’hui [pour le Joummah] était si bas qu’il était à peine audible même dans cette salle. La solution c’est d’être conscient que vous avez bâti cette mosquée pour adorer Dieu et reconnaître le but de votre existence. Aujourd’hui tout le monde possède un portable : utilisez-le à bon escient, mettez-y une sonnerie d’appel à la prière qui se déclenchera aux heures prescrites. Ceux qui sont proches de la mosquée qu’ils viennent y prier, les autres qu’ils accomplissent leurs Salat là où ils se trouvent. Si vous êtes assidus dans vos prières sur votre lieu de travail vous attiserez la curiosité des autres et ils voudront mieux vous connaître : la mosquée servira de prétexte et vous y inviterez vos amis. Ainsi d’une part vous vous consacrerez au souvenir de Dieu et d’une part vous transmettrez aux autres le message de Dieu : grâce à cette chaîne de bonnes œuvres vous vous rapprocherez davantage de votre Créateur.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w) avait apporté cette révolution dans la vie de ses compagnons. Les versets évoqués plus haut les citent en exemple : ils étaient des millionnaires, certes, mais leurs cœurs débordaient du souvenir de Dieu. Ils se consacraient entièrement à la prière et aux sacrifices financiers. Allah a envoyé le serviteur parfait du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) afin d’augurer cette révolution, afin que nous renforcions notre lien avec Dieu, afin que nous protégions nos Salat et purifions nos richesses grâce aux sacrifices financiers.

Il y a un fait que j’ai répété à maintes reprises et qui est soutenu par l’histoire et la tradition de la communauté : par la grâce de Dieu les ahmadis ne cessent de faire de grands sacrifices financiers et sont soucieux à cet égard ; cependant il est tout aussi important d’être très vigilant à l’égard de la Salat : il reste encore beaucoup à faire pour rehausser le niveau des ibadah. Soyez attentifs à ce propos et remplissez ces mosquées. L’on sera assidu dans ses Salat en les accomplissant en congrégation, et c’est là le but d’une mosquée. D’ailleurs, Allah affirme que le véritable croyant se soucie davantage de l’Au-delà que de ce monde.

Une fois atteint la vieillesse l’on est fort inquiet [concernant l’Au-delà]. On pleure, on prie soi-même et l’on requiert les prières des autres afin de mériter la mort d’un juste. Mais selon Dieu le véritable croyant n’attend pas la fin de sa vie pour se faire pareil souci : tout jeune et vivant dans l’aisance il se consacre à la prière et à Dieu, il s’efforce de se purifier et la crainte l’Au-delà anime à tout instant en son cœur.

Voila l’exemple des compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) et le Messie Promis (a.s) était venu faire naitre en nous cette condition. Il dit à ce propos : « Mon cœur est à tout instant en émoi désirant que Dieu confère à ma djama’at les faveurs accordées aux Compagnons [du Saint Prophète Muhammad (s.a.w)]. Je désire qu’ils aient la même sincérité, la même pureté d’âme et cet esprit d’obéissance qui étaient l’apanage des Compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w). Je désire qu’ils ne craignent que Dieu Seul, qu’ils soient Muttaquis, car Dieu aime ces derniers, comme l’affirme le verset « Allah est certainement avec les Muttaquis ».

Si l’on désire profiter des faveurs divines et que sa maison soit honorée, il faudra la remplir du souvenir de Dieu et éprouver à tout instant la crainte de Celui-ci. Tout souci ayant trait à ce bas monde, toute appréhension concernant son commerce, ne doivent rien valoir face à la crainte éprouvée pour Dieu. Le Messie Promis (a.s) a recommandé, à maintes reprises, à ses disciples de faire naître la Taqwa en leur for intérieur et de préférer Dieu à tout autre chose. Il affirme que nous tirerons certes quelque avantage temporaire de ce monde terrestre si celui-ci est notre seul objectif, mais que nous vivrons dans la tourmente permanente d’un malheur qui peut frapper à tout instant. Mais si Dieu est notre but et si nous nous consacrons à Lui nous recevrons en retour [les faveurs] de la Foi et ce monde sera notre esclave : en somme Dieu et les choses terrestres seront tout deux les nôtres.

Les compagnons du Saint Prophète Muhammad (s.a.w) étaient de grands hommes d’affaires, mais ils n’ont jamais abandonné l’adoration de Dieu, Son souvenir et la crainte due à Son égard. Nous avons accepté le Messie Promis (a.s), affirmant que nous désirons nous réformer : mais ces transformations seront avantageuses et permanentes quand nous serons sincères dans cette voie et quand nous ne nous contenterons pas vaines déclarations.

Allah affirme que si vous vous réformez et si vous adoptez la Taqwa, priant aux heures prescrites et se consacrant à Lui, si toutes vos œuvres auront pour motif la quête de Son plaisir, vous mériterez Ses récompenses et Il subviendra à vos besoins matériels et spirituels.

Dieu n’enjoint pas d’abandonner ce monde et ses occupations. Il nous demande tout simplement de ne jamais oublier Sa personne ou le but de notre existence, de ne pas négliger la prière en raison de nos occupations mondaines. Le Messie Promis (a.s) affirme qu’il n’existera aucune différence entre nous et les autres si nous négligeons la Salat pour nous empêtrer jusqu’au cou dans les choses de ce monde.

Nos responsabilités ont accentué cette distinction entre nous et les autres. Si nous prétendons avoir prêté allégeance aux mains du Messie Promis (a.s), à nous de le prouver : il en sera ainsi quand nos paroles et nos actions seront conformes au plaisir de Dieu, quand notre cœur débordera de la crainte d’Allah et quand nous nous pencherons plus vers l’Au-delà que vers ce monde.

Le Messie Promis (a.s) explique ceci en ces termes : « Dieu décrit ainsi Ses serviteurs parfaits : « ni les affaires ni le commerce ne les détournent du souvenir de Dieu. » Le cœur ne peut pas se détacher de Dieu une fois s’être lié sincèrement à Lui et ayant éprouvé de l’affection pour Lui. L’analogie suivante étaie cette situation : quand son enfant est malade peu importe où l’on se trouve et peu importe ce qu’on fait, l’on sera toujours préoccupé par sa santé. Ceux qui établissent une relation sincère avec Dieu et qui éprouvent pour Lui de l’amour ne pourront jamais Le négliger. »

Le Messie Promis (a.s) déclare : « [La quête de] la Foi et celle du monde ne peuvent coexister. Mais ceci ne signifie guère que je vous demander de ne pas cultiver la terre, de ne pas faire du commerce, de ne pas chercher un emploi, ou d’abandonner votre métier pour vivre dans l’oisiveté. J’affirme tout simplement ceci : ni les affaires ni le commerce ne les distraient du souvenir d’Allāh. La main peut travailler mais le cœur doit se consacrer au souvenir de Dieu. »

Le Messie Promis (a.s) ajoute : « Qu’il s’agisse d’un marchand s’affairant dans son commerce, d’un cultivateur labourant son champ ou d’un monarque gérant les affaires de l’État, tous doivent – dans l’exercice de leurs fonctions – avoir pour but la personne de Dieu, Sa grandeur et Sa toute-puissance, respecter Ses prescriptions et Ses interdictions. Ceci étant ils pourront agir selon leur bon vouloir. »

En somme il nous incombe de suivre les préceptes de Dieu et d’agir selon Ses recommandations, d’éviter les interdits qu’Il a énoncés. Ceci est la ligne de conduite à suivre et à nous d’agir tout en respectant ses limites. Voila ce qu’entend le Messie Promis (a.s) quand il nous demande d’agir comme bon il nous semble : nous n’aurons pas d’autre recours que de suivre la voie tracée par Dieu.

Le Messie Promis (a.s) ajoute : « Craignez Allah et vous êtes libres d’agir comme bon il vous semble. […] L’Islam ne vous ordonne pas d’abandonner toute occupation, de demeurer oisifs à l’instar d’un désœuvré, d’être un fardeau pour la société au lieu de la servir… »

En somme il faut se consacrer au souvenir de Dieu, certes, mais cela ne veut point dire qu’il faut vivre dans l’oisiveté.

Le Messie Promis (a.s) ajoute : « La paresse est un péché. Le fainéant pourra-t-il servir Dieu et Sa religion ? Comment pourra-t-il nourrir sa femme et ses enfants que Dieu lui a confiés ? Sachez que Dieu ne désire pas que vous délaissiez entièrement le monde. Il souhaite que vous vous purifiiez l’âme. Faites du commerce, cultivez la terre, trouvez un emploi ou un métier, mais prémunissez votre âme de toute désobéissance à Dieu. Le salut est destiné à ceux qui se purifient. Pareille purification empêcheront vos occupations terrestres de vous rendre négligents envers Dieu. Ce faisant vos affaires de ce monde seront gérées selon les règles de la foi. »

Les commerces de ce monde, vos affaires, votre emploi, se transformeront en Diin (acte de piété) si vos intentions sont sincères et si vous avez promis de suivre les ordres de Dieu.

Le Messie Promis (a.s) affirme : « L’homme n’a pas été créé pour ce monde. Si son cœur est pur et s’il est à tout instant animé du désir de plaire à Dieu, le monde sera licite pour lui. Les actions dépendent des intentions. »

Tout ahmadi doit en somme calquer son existence sur ces préceptes. Nous faisons la promesse de préférer la foi à ce bas monde : cet engagement à pour but de muer toutes nos occupations en actes de dévotion et de nous protéger de toute action contraire au plaisir de Dieu.

Chanceux est celui des nôtres qui est animé de ces pensées et dont la vie en est le reflet. Au cas échéant notre allégeance aux mains du Messie Promis (a.s) ne servira à rien et nos mosquées ne nous serons d’aucun avantage. Ces jours-ci se tiendra la Jalsa Salana de la Nouvelle-Zélande ; cette rencontre ne vous sera d’aucun avantage [si vous ne respectez pas les préceptes énoncés plus haut] car le Messie Promis (a.s) avait soutenu que cette rencontre n’est pas une foire mondaine. Ses buts sont la recherche du plaisir de Dieu, la quête de la connaissance religieuse et des faveurs spirituelles.

Il vous incombe ainsi d’opérer en vous des améliorations dans la foulée de la construction de cette mosquée. Celle-ci vous ouvrira les grandes avenues du tabligh, et si Dieu le veut, votre exemple aidant, les autres voudront connaître davantage sur l’Islam. Que vos actions soient, de ce fait, en accord au plaisir de Dieu.

À propos du tabligh je tiens à rappeler aux organisations auxiliaires ainsi qu’à la djama’at [d’ici] qu’elles ne doivent pas se contenter de leur méthode traditionnelle pour prêcher le message de l’Islam et se satisfaire de leurs accomplissements. Cherchez de nouvelles voies pour accomplir le tabligh et faites connaître aux autre l’Islam. La traduction du Saint Coran en langue maorie a accrue la renommée de la djama’at : la télévision et la radio maorie en ont fait une bonne couverture. De même, la réception organisée dans le cadre de l’ouverture de la mosquée a aussi fait connaître la djama’at.

Nous attirerons le plaisir de Dieu si nous utilisons les moyens qu’Il a mis à notre disposition pour propager Sa religion. Promettez dès ce jour que vous rendrez culte à Dieu, que vous suivrez Ses préceptes, et que, votre noblesse de caractère aidant, vous éprouverez une plus grande compassion les uns à l’égard des autres et que vous vous entre-aiderez. Et faites connaître à la population l’Islam véritable et dissipez ses malentendus à son sujet. En dépit de votre nombre, si vous faites preuve de détermination vous pourrez beaucoup accomplir. Qu’Allah vous en accorde la possibilité.

Vous avez bâti une belle mosquée et les ahmadis du monde entier, qui nous regardent aujourd’hui grâce à la MTA voudront en connaître les détails. Elle a coutée 3,1 millions de dollars [néo-zélandais] et porte le nom de Baitul-Muqeet, qui était aussi le nom de la salle préexistante. La mosquée est située tout près d’une gare ferroviaire et de deux autoroutes. Le terrain est d’une superficie d’environs 1,75 hectares et a été acheté en 1999 ; il s’y trouvait déjà une salle de 256 mètres carrés. En 2002 on a bâti une salle de 112 mètres carrés pour les dames et ces deux salles étaient utilisées pour les prières. En 2006 lors de ma tournée je vous ai demandé de bâtir une mosquée : les travaux ont débuté en juillet 2012 et ont pris fin en août 2013. L’édifice comprend deux étages : le rez-de-chaussée est réservé pour les femmes. La salle principale de la mosquée est de 239 m2, il y a aussi une salle audio-vidéo, une salle de conférence, et toutes les facilités nécessaires pour les ablutions. Le minaret est haut de 18 mètres et demi et le dôme fait 8 mètres. Selon le conseil municipal les deux salles peuvent accueillir 600 fidèles, mais je crois que 750 peuvent y prier. Les salles existantes peuvent réunir, quant à elles, 300 fidèles. Selon moi la mosquée et ses salles annexes peuvent accommoder 1000 fidèles. Le parking peut accueillir 160 voitures.

La Langar Khana (cuisine communale) a couté 350 000 dollars néozélandais. Par la grâce de Dieu les ahmadis d’ici, respectant la tradition de la djama’at, on fait de grands sacrifices. Les femmes ont présenté leurs bijoux, les enfants leur argent de poche. On dit qu’a deux reprises à la fin du mois les caisses de la djama’at étaient vides et qu’il faillait payer les entrepreneurs : l’Amila (le conseil exécutif), les organisations auxiliaires et les membres de la djama’at ont déboursé plus de 100 000 dollars pour les payer sur le champ.

Certains individus ont contribué à eux-seuls plus de 100 000 dollars. En sus de cela chacun a consenti à des sacrifices selon ses moyens. Cette toute petite djama’at a fait des sacrifices extraordinaires, car les dépenses étaient très conséquentes. Qu’Allah bénisse amplement les biens et les personnes de tout ceux qui ont contribué financièrement pour la construction ou qui, n’ayant pas les moyens, ont sacrifié leur temps et travailler bénévolement pour les travaux. Qu’Allah accroit davantage leur sincérité et leur fidélité. Que leurs descendants soient toujours attachés à l’Ahmadiyya et qu’ils grandissent dans leur foi et leur sincérité, qu’ils accomplissent leurs Salat en respectant toutes ses exigences, qu’ils viennent à la mosquée et s’acquittent de leurs devoirs envers elles. Et qu’ils remplissent leurs maisons du souvenir de Dieu et qu’ils s’attellent à présenter le message de l’Islam véritable aux autres.

Durant les jours de la Jalsa consacrez vous davantage à la prière. Qu’Allah apporte en nous tous des changements purs. Je souhaite que nos cœurs regorgent, plus qu’auparavant, de la crainte divine, que ces changements purs fassent partie intégrante de notre vie et que nous profitions tous des prières faites par le Messie Promis (a.s) en faveur de ceux qui participent à la Jalsa.


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